"Gilets jaunes" : le président du Medef favorable à une prime exceptionnelle pour les salariés "dans les entreprises qui se portent bien"
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, l'idée d'une prime défiscalisée exceptionnelle pour les salariés est une bonne idée, mais qu'elle ne pouvait s'appliquer que dans les "entreprises qui vont bien".
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, est attendu vendredi 7 décembre au ministère du Travail avec d'autres partenaires sociaux pour évoquer les pistes afin d'améliorer le pouvoir d'achat des salariés, où l'idée d'une prime exceptionnelle et défiscalisée en fin d'année sera notamment abordée.
"Des situations très contrastés"
"Le système de prime exceptionnelle que propose le gouvernement est une bonne idée, parce que là où ça va bien, on pourra faire un geste", a dit Geoffroy Roux de Bézieux, insistant sur le fait de limiter cette prime "aux entreprises qui le peuvent".
"La réalité, c'est que les situations sont très contrastées. Prenez le commerce, qui subit la concurrence d'Amazon, qui souffre, et qui vient de vivre un mois catastrophique et pour qui malheureusement le mois de décembre sera une catastrophe, ça sera très difficile. Mais dans d'autres secteurs qui se portent bien, ce sera sûrement possible", a détaillé le président du Medef.
"Un problème d'impôts"
Interrogé sur la possibilité d'augmenter les salaires pour répondre à cette crise du pouvoir d'achat de façon plus durable, Geoffroy Roux de Bézieux s'est agacé que l'on fasse des entreprises le "bouc émissaire" de ce qui est selon lui avant tout "une révolte fiscale". "J'entends les appels à augmenter les salaires (...), mais le problème c'est d'abord les impôts et les taxes, a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux. Je trouve quand même incroyable qu'on pointe du doigt les entreprises, alors que c'est un problème d'impôts."
On est en train de faire des entreprises le bouc émissaire de cette révolte fiscale
Geoffroy Roux de Bézieuxà France Inter
Pour étayer son propos, le président du Medef a expliqué qu'il n'y avait pas plus de conflits sociaux dans les entreprises cette année que l'année dernière, ce qui prouve selon lui que le problème ne se situe pas dans les entreprises. "Dans les entreprises, malgré les appels à la grève des uns et des autres, vous n'avez pas plus de conflit qu'il y a un an. Le problème ne se pose pas dans les entreprises, c'est un problème de révolte fiscale", a martelé Geoffroy Roux de Bézieux.
Défavorable au retour de l'impôt sur la fortune
Geoffroy Roux de Bézieux redoute que l'on demande d'une façon ou d'une autre aux entreprises de compenser la suppression de la hausse des taxes sur le carburant. "Je supprime un impôt pour les ménages et comme je ne réduis pas les dépenses publiques qui sont aussi les plus élevées du monde, je me tourne vers qui ? Vers les entreprises ! Et les entreprises, ça ne manifeste pas sur les Champs-Elysées, ça ne bloque pas les ronds-points, ça arrête juste de créer des emplois", a dit Geoffroy Roux de Bézieux.
Le "patron des patrons" s'est dit également défavorable au retour de l'impôt sur la fortune : "Ce n'est pas parce qu'on va taxer plus les riches que le pouvoir d'achat des pauvres ou des gens qui souffrent sera réglé". "Le problème c'est de baisser les impôts de tout le monde, pas de créer de nouveaux impôts ou d'en remettre d'autres", a-t-il martelé.
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