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"Gilets jaunes" : "Si on parle d'images violentes, je voudrais qu'on s'étonne aussi des problématiques avec le droit"

Le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel juge lundi sur franceinfo qu'il ne faut pas "résumer l'acte 6 des 'gilets jaunes'" à "quelques images violentes".

Article rédigé par franceinfo
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Eric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, sur franceinfo le 4 août 2017 (illustration). (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / FRANCE-INFO)

Après l'acte 6 de la mobilisation des "gilets jaunes" marqué par plusieurs scènes de violences, notamment à Paris, Éric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis, a estimé, lundi sur franceinfo, qu'il y "a quelques images violentes" mais qu'il ne faut pas "résumer cet acte 6 des gilets jaunes à ça". Selon le parlementaire, le mouvement "reste mobilisé".

"Ce que je crois, c'est qu'il y a aussi la volonté, en réalité, de ne mettre en avant que certaines scènes", a déclaré le député, dénonçant les pratiques du gouvernement en matière de droit, utilisé, selon lui, sur les manifestations "de manière inquiétante".

franceinfo : Condamnez-vous ce genre de violences ?

Eric Coquerel : C'est clair que, sur l'image, on n'aime pas. Comment voulez-vous qu'on puisse apprécier de voir des violences de ce type ? Mais je ne voudrais pas qu'on résume cet acte 6 des 'gilets jaunes' à ça. C'est pourtant ce qu'on est en train de faire depuis deux jours. On disait qu'il y aurait presque personne dans les rues, ça n'a pas été le cas, même le dernier week-end avant les fêtes de Noël.

Ce n'est donc pas la preuve que le mouvement s'étiole ?

Je pense au contraire que ça montre qu'il reste mobilisé, malgré un week-end difficile. En province, il reste beaucoup de ronds-points et de péages occupés. Certes, il y a quelques images violentes. Mais si on parle d'images violentes, je voudrais qu'on s'étonne aussi des problématiques avec le droit. Des gens sont en garde à vue ou arrêtés de manière préventive, uniquement pour s'être rassemblés. J'en ai vus. On a connaissance de gens qui sont encore en garde à vue au moment où je vous parle.

C'est le cas d'Éric Drouet, une des figures des "gilets jaunes", arrêté pour port d'arme ?

Je ne connais pas Éric Drouet, je n'ai pas d'appréciation sur le personnage. Je sais simplement qu'au moment où il a été arrêté lors d'un rassemblement, des gens que je connaissais étaient dedans, et je me demande à quel niveau ce n'est pas juste une arrestation préventive. On commence à utiliser le droit par rapport aux manifestations de manière inquiétante. Ce que je crois, c'est qu'il y a aussi la volonté, en réalité, de ne mettre en avant que certaines scènes. Je pense à cet acte condamnable d'une dizaine de 'gilets jaunes' en train de faire une quenelle antisémite à Montmartre, alors qu'on ne parle pas d'autres personnes plus nombreuses, dans le même temps, qui chantaient le Chant des partisans.

N'est-ce pas quand-même le signe que les "gilets jaunes" sont dépassés par le mouvement qu'ils ont lancé ?

Ça ne veut rien dire. Tout mouvement insurrectionnel citoyen, à un moment donné,  a des débordements violents, que ce soit du côté des manifestants mais aussi du côté des policiers. Ce n'est pas la solution, ça ne se justifie pas, mais il y a toujours une part de violence et je ne crois pas que ce soit à ça qu'il faut lire le mouvement des 'gilets jaunes'.

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