"On ne bougera pas d'ici parce qu'un petit terroriste a décidé de faire peur à tout le monde" : en Eure-et-Loir, les "gilets jaunes" ne lâchent rien
Malgré les appels du gouvernement à stopper leur mouvement, les "gilets jaunes" d'Eure-et-Loir n'entendent pas laisser les ronds-points qu'ils occupent depuis un mois.
L'acte 5 de la mobilisation des "gilets jaunes" est organisé samedi 15 décembre, malgré les appels du gouvernement à stopper le mouvement.
Des "gilets jaunes" manifesteront à Paris, mais également en région où ils n’entendent pas lâcher les ronds-points qu’ils occupent depuis plus d’un mois maintenant, comme dans l’Eure-et-Loir, près de Dreux.
"Si on doit passer Noël ici, on le fera"
À Vernouillet, un peu plus de dix personnes patientent sur le rond-point, un brasero allumé, et un concert de klaxons en soutien au mouvement. Ici, pas question de stopper la mobilisation : "Moi, je peux vous dire, on ne lâchera pas", explique Jackie. "Même si il faut qu'on passe Noël et le 1er janvier ici, on le fera, il n'y a pas de problème", ajoute-t-il. Les demandes du gouvernement qui a appelé les "gilets jaunes" à être "raisonnables" au regard de l'attaque terroriste de Strasbourg, c’est un prétexte pour Jackie.
Aujourd'hui, si Monsieur Macron nous dit d'arrêter, c'est parce qu'il est tout blanc et tremble dans tous les sens, il ne sait plus où il doit aller. L'histoire de l'attentat c'est un prétexte comme un autre, je suis désolé.
Jackie, "gilet jaune" d'Eure-et-Loirà franceinfo
"Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles"
Même faire une pause dans le mouvement, ce n’est pas envisageable : "C'est que de la manipulation, explique Michel, retraité. En nous disant que les forces de l'ordre sont fatiguées, je le conçois. Mais est ce qu'on va attendre qu'elles soient rétablies pour aller manifester ? Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles." Rester mobilisés, oui, mais aller à Paris, c’est hors de question pour Valérie et Michel : "Là-bas, les CRS sont trop sauvages, affirme Valérie. On a des retours de gens qui nous disent qu'ils manifestent pacifiquement, et qui se font gazer. Nous, on reste ici."
Au rond-point de Garnay, à quelques kilomètres de Dreux, une pancarte réclame un référendum d’initiative citoyenne, juste à côté, cinq personnes sont sous une tente de fortune. Un peu moins de monde, mais le même discours : "On ne bougera pas d'ici, ça serait céder face à ce terrorisme alors qu'on est là depuis le début, qu'on a rien lâché et qu'on continuera", explique Stéphanie, qui milite avec les "gilets jaunes" d'Eure-et-Loir depuis le début du mouvement. "On a pas mis tout ça en place pour lâcher parce qu'un petit terroriste a voulu faire peur à tout le monde".
"Le gouvernement doit plier"
"Non, il ne faut pas arrêter. Non, non, il faut que le gouvernement plie", s'emporte Jérôme. "Si j'avais été [à Paris] j'aurais peut-être pris une balle, je vais d'ailleurs peut-être en prendre une là au rond-point parce qu'il a un abruti qui va arriver, mais on ne fait plus rien alors, on reste chez soi !", ajoute-t-il.
Moi je reste dans ma petite maison à la campagne devant ma petite cheminée et puis j'attends que ça se passe ? Non ! Si on ne bouge pas, il n'y aura rien de fait.
Jérôme, "gilet jaune" d'Eure-et-Loirà franceinfo
Ici, on craint surtout une intervention des gendarmes : "Ils vont peut-être profiter dr l'occasion pour dire 'non, c'est fini, hop'", déplore Jérôme. Que le gouvernement se serve du niveau "urgence attentat" pour obliger les "gilets jaunes" à quitter les ronds-points, symboles de leur combat depuis bientôt un mois.
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