Syndicat de "gilets jaunes" : "Faire du syndicalisme, ce n'est pas faire des manifestations et danser derrière des camions", lance son cofondateur
Le tribunal judiciaire de Paris a tranché lundi 14 octobre : un syndicat des "gilets jaunes" pourra se présenter lors des élections professionnelles qui se dérouleront entre le 25 novembre et le 9 décembre 2024. "Faire du syndicalisme, ce n'est pas faire des manifestations et danser derrière des camions", estime mardi 15 octobre sur franceinfo Viktor (qui souhaite rester anonyme), cofondateur au niveau national du syndicat des "gilets jaunes".
Ce nouvel entrant dans l'arène syndicale n'enchante pas les organisations traditionnelles qui lui reprochent de ne pas respecter les valeurs républicaines. "Les syndicats qui disent que nous ne sommes pas des syndicalistes se trompent et mentent ouvertement pour ne pas nous permettre de nous implanter dans les entreprises", dénonce Viktor.
"Radicalement changer le système du syndicalisme"
Les "gilets jaunes" veulent faire évoluer la façon de faire du syndicalisme en France : "On veut radicalement changer le système du syndicalisme, qui est complètement sclérosé à cause des millions d'euros de subventions qui sont données aux syndicats". D'ailleurs, le syndicat des "gilets jaunes" refuse tout financement, car "on ne mord pas la main qui nous nourrit. La seule subvention que nous prenons, c'est la subvention des adhérents qui payent des cotisations", explique-t-il.
L'organisation ne communique pas sur son nombre d'adhérents. La Direction générale du travail estime qu’ils sont à peine quelques centaines. "Je ne sais pas d'où ils sortent ce chiffre. Pour l'instant, on en a beaucoup et c'est en forte expansion. Toutes les subventions des adhérents nous permettent de faire des actions et de nous défendre au tribunal régulièrement", assure le cofondateur.
Vers une grève généralisée des transports ?
Viktor reproche aux centrales classiques de ne pas faire trembler le gouvernement : "Combien de temps ce gouvernement ou tous ces gens qui nous dirigent vont se gaver ? Combien de temps ils vont nous insulter ? Combien de temps on va rester sans rien faire ? Combien de temps on va défiler dans la rue entre Nation et République, en mangeant des merguez, en se déguisant en Casimir ? Combien de temps ça va durer ? On ne peut plus accepter ça", explique-t-il.
La stratégie est simple : paralyser le pays. "On pense qu'il y a des points stratégiques en France qu'il faudrait bloquer. Ça ne sert absolument à rien qu'une caissière de supermarché se mette en grève, ça ne changera pas le système. Ce qu'il faut, c'est mettre en grève l'ensemble des transports, l'ensemble des points d'alimentation des magasins en soutenant les grévistes financièrement", propose-t-il.
Près de cinq millions de salariés travaillant dans des petites entreprises de moins de 11 personnes sont invités à choisir leurs représentants le 25 novembre et le 9 décembre.
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