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Vidéo Moratoire sur les taxes : "Ils sont toujours en retard, c'est une marque de fabrique du macronisme", tacle David Habib

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Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
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Le député PS des Pyrénées-Atlantiques, David Habib, a réagi mercredi sur franceinfo aux annonces du Premier ministre. 

Un débat va avoir lieu mercredi 5 décembre à l'Assemblée nationale "sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat", et donc notamment sur le moratoire sur la taxe sur les carburants annoncé mardi par le Premier ministre, pour essayer de calmer la colère des "gilets jaunes". Le gouvernement est "toujours en retard. C'est une marque de fabrique du macronisme", a réagi sur franceinfo David Habib, député PS des Pyrénées-Atlantiques.

franceinfo : Ce débat est-il encore utile ?

David Habib : Je me pose la question. Quel est l'objectif pour Édouard Philippe ? À mon sens, c'est un objectif interne à sa majorité, c'est essayer de contraindre un certain nombre de députés, qui commencent à exprimer des réserves par rapport à sa gestion de la crise, de voter une confiance déguisée au gouvernement.

Ce vote aurait-il dû engager la confiance du gouvernement ?

Oui, il aurait dû engager une procédure de confiance, classiquement, comme les institutions l'invitent à le faire. Il s'adresse à qui ? A François Bayrou, au MoDem parce qu'il entend ce que le président du MoDem exprime dans les médias et il veut contraindre le groupe MoDem à s'aligner sur ses positions pour pouvoir dire : je vous ai interrogés et vous m'avez accordé un vote de soutien. Cela fait très vieux monde. On n'est pas dans ce qu'Emmanuel Macron avait esquissé pendant sa campagne électoral. On est dans le vieux monde. La magie a disparu depuis plusieurs mois, depuis l'affaire Benalla, et ils sont en train de révéler au grand public ce qu'ils sont. C'est-à-dire des gens qui ont abusé de la confiance des Français, du désir de changement et de mutation dans notre pays, pour prendre le pouvoir.

Une concertation va être menée en région. Faute de solution, le gouvernement a annoncé qu'il arrêterait avec la hausse des taxes. Qu'en pensez-vous ?

Ils sont toujours en retard. Ils étaient en retard sur l'affaire Benalla. C'est une marque de fabrique du macronisme, être en retard. Ce n'est pas suspendre et attendre la concertation. Qui peut croire que le 15 mars ils vont rétablir la hausse ? Ce n'est pas possible, ils ne le feront pas. Donc autant prendre la décision tout de suite et dire qu'on n'augmentera pas la taxe carbone ! Ces concertations, c'est pour gagner du temps.

Cette crise, c'est l'échec de la classe politique dans son ensemble. En tirez-vous des leçons ?

On doit en tirer des leçons. C'est un processus qui nécessitera du temps. J'ai rencontré des "gilets jaunes" pendant trois heures en Béarn, mais les demandes qui sont les leurs doivent être intégrées, notamment en matière de justice sociale. On n'a pas été suffisamment attentif à ce désir d'équité, de justice qui est exprimé par les "gilets jaunes".

Quelles sont les priorités ? L'augmentation du smic ?

Oui, et puis des mesures telles que le rétablissement de l'ISF, la capacité à donner davantage de justice dans notre fiscalité, la remise à plat de notre système fiscal. Qu'il y ait un modèle social préservé et qui permette à celles et ceux qui ont moins d'être aidés par le collectif. C'est quelque chose qui doit être maintenu, préservé. Pouvoir être enrichi des propositions des "gilets jaunes", c'est quelque chose de précieux. Je sais que le Parti socialiste, sous l'autorité d'Olivier Faure, a engagé sa vraie mutation pour aboutir à une prise de conscience collective et à l'intégration de ces propositions.

Appelez-vous à manifester samedi ?

Non. Je ne souhaite pas aujourd'hui que l'on puisse donner le sentiment que nos institutions puissent vaciller, que les règles de droit puissent ne pas être respectées. Je souhaite que l'on reste dans l'Etat de droit. Aujourd'hui, il y a un risque, on l'a vu avec les casseurs.

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