Cet article date de plus de dix ans.

"L'ultime proposition" du patron d'Air France pour sortir du conflit avec les pilotes

Alexandre de Juniac envisage de suspendre, jusqu'à la fin de l'année, le projet de création de filiales de Transavia en Europe, hors France et Pays-Bas. "Une provocation", selon le syndicat majoritaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Alexandre de Juniac, le patron d'Air France-KLM, le 25 juillet 2014, à Paris.  (BERTRAND GUAY / AFP)

La direction d'Air France-KLM lâche du lest, mais ce n'est visiblement pas suffisant pour les pilotes. Au huitième jour de la grève des pilotes, lundi 22 septembre, Alexandre de Juniac, le PDG de la compagnie, a proposé la suspension, jusqu'en décembre, du projet de développement de sa filiale à bas coût Transavia en Europe.

"Inacceptable", selon le SNPL, principal syndicat de pilotes, qui a refusé l'offre la qualifiant d'"écran de fumée qui n'offre pas plus de garanties que les annonces précédentes". Francetv info revient sur les détails de ces annonces communiquées dans Le Monde (édition abonnés)

Ce que propose le patron d'Air France

Pour Alexandre de Juniac, il s'agit d'"une ultime proposition" pour mettre fin au conflit. "Nous proposons de suspendre jusqu'à la fin de l'année le projet de création de filiales de Transavia en Europe, hors France et Pays-Bas", a-t-il déclaré au MondeL'objectif est de prendre "le temps de mener un dialogue approfondi sur le projet et de construire avec les syndicats les garanties nécessaires".

Ce qu'il demande aux pilotes 

Si le projet est suspendu, il n'est pas abandonné. Alexande de Juniac demande donc aux pilotes d'Air France de "reconnaître au low cost ses spécificités : une flotte homogène, des coûts rigoureusement sous contrôle (y compris les coûts pilotes), une organisation agile et réactive". Selon lui, "l'exigence des syndicats de bénéficier, sur le réseau Transavia, des conditions d'Air France, et de remplacer les quarante-quatre Boeing 737 existants par des Airbus 320 conduirait Transavia à l'échec".

Le SNPL (majoritaire chez les pilotes avec 70% des voix) a répondu, lundi, qu'il rejettait ces nouvelles propositions de la direction, qualifiées d'"écran de fumée". "Une telle provocation, après 8 jours de grève et d'alertes sur les menaces d'externalisation et de délocalisation qui pèsent sur les emplois pilote de droit français, est inacceptable", estime le principal syndicat de pilotes de ligne de la compagnie. Selon la CGT, l'ensemble des organisations syndicales publiera un communiqué commun dans la journée.

Ce qu'il prévoit en cas d'échec des négociations 

Si les pilotes ne stoppent pas la grève et ne reprennent pas leur activité, "nous serons contraints de dénoncer l'accord de création de Transavia France actuellement en vigueur", assène le PDG d'Air France-KLM. En clair, ce serait un passage en force de la direction, avec un transfert des pilotes d'Air France chez Transavia qui ne serait plus sur la base du volontariat et sans perte de revenu.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.