La commission de dialogue sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes rend son rapport
C'est une montagne importante, mais qui pourrait, craignent les opposants, accoucher d'une souris. Ce mardi à 16h30, la commission de dialogue doit rendre enfin ses conclusions sur la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), près de Nantes.
L'organe consultatif avait été mis en place à la fin novembre 2012, alors que les affrontements faisaient rage entre les forces de l'ordre et les opposants à l'aéroport, venus investir le site, la Zone d'aménagement différé (ZAD), rebaptisée "Zone à défendre". Quatre mois plus tard, les militants, entre 100 et 300 à être restés coûte que coûte sur le site, n'attendent pas grand-chose de la remise du rapport.
"Aucun doute sur la pertinence du projet"
Il faut dire que le président de la commission de dialogue, Claude Chéreau, a annoncé la couleur vendredi dernier lors d'un entretien paru dans le quotidien Presse-Océan : il affirme n'avoir "aucun doute sur la pertinence du projet" , ajoutant que "pour l'heure, nous ne constatons pas une situation de saturation de l'aéroport Nantes-Atlantique [...] Mais la saturation peut être effective dans cinq ans, ou dix ans" .
Le flou demeure cependant sur les conclusions du rapport qui sera remis mardi après-midi au gouvernement. Pas au Premier ministre, ancien maire de Nantes et farouche défenseur du projet, mais au ministre délégué aux Transports Frédéric Cuvillier. Jean-Marc Ayrault, explique son entourage, est trop occupé à consulter et préparer le projet de loi sur la moralisation de la vie politique. Report du projet, études plus poussées, reprise immédiate des travaux ? Rien n'a filtré pour l'instant. Ces conclusions pourraient néanmoins offrir l'opportunité au gouvernement de reporter, sans trop se mouiller, un dossier complexe à gérer.
Les opposants sont toujours là
Car pendant ce temps-là, les opposants eux sont toujours bien présents sur le site du futur aéroport. Ils seraient entre 100 et 300, motivés, reconstruisant cabane par cabane les anciennes installations détruites par les forces de l'ordre à l'automne.
Le programme de défrichement en lui-même a pour ces raisons pris du retard ; prévu pour commencer en janvier dernier, il a été reporté de six mois. En cas de reprise immédiate des travaux, et de nouvelle expulsion des opposants, ces derniers, qui ont construit de véritables barricades, se tiennent prêts à réagir. Avec le risque dans ce cas-là d'assister à de nouveaux affrontements violents. Certainement la dernière chose dont a besoin en ce moment le gouvernement.
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