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Blocages du 17 novembre : "Par pitié, répondez-nous !", lance au gouvernement Jacline Mouraud, porte-voix du mouvement

Jacline Mouraud a réagi sur franceinfo après la journée de mobilisation des "gilets jaunes" qui a réuni 244 000 personnes partout en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jacline Mouraud, porte-voix des "gilets jaunes", le 13 novembre 2018. (DAMIEN MEYER / AFP)

"Par pitié, répondez-nous !", a demandé au gouvernement Jacline Mouraud, porte-voix du mouvement des "gilets jaunes", samedi 17 novembre sur franceinfo, après la mobilisation qui a réuni 244 000 personnes partout en France.

"La responsabilité en incombe au gouvernement, qui est prévenu de cette manifestation depuis longtemps, qui n'écoute pas et qui ne répond pas", a-t-elle réagi, après le décès d'une manifestante en Savoie.


franceinfo : Quelle est votre réaction après la mort de cette manifestante tuée par une automobiliste en Savoie ?

Jacline Mouraud : Évidemment qu'on déplore cette tragédie, on ne peut que compatir maintenant avec sa famille, mais malheureusement, quand on met une foule comme cela dehors, obligatoirement, il peut y avoir des débordements. Maintenant, la responsabilité en incombe au gouvernement, qui est prévenu de cette manifestation depuis longtemps, qui n'écoute pas et qui ne répond pas. Il n'y a pas de cible, puisque le but n'a jamais été de mettre les uns contre les autres, les gilets jaunes contre les automobilistes, on ne veut pas diviser la population. Ici, à Vannes, où je me trouve, cela s'est très très bien passé. À part une automobiliste qui est arrivée armée, et qui a terminé au poste, tout s'est bien passé et en bonne entente avec la police qui était sur place. Il y a une réalité, mais ici on a laissé les gens passer normalement, cela a été filtrant. S'ils allaient faire des courses ou s'ils allaient à un rendez-vous, ils y sont arrivés un petit peu plus tard, c'est tout. Mais nous nous sommes arrêtés à chaque voiture, pour expliquer notre démarche. Les gens étaient solidaires avec nous.


Que voulez-vous dire au gouvernement ce soir ?

J'ai envie de dire au gouvernement : 'Répondez-nous, arrêtez de nous ignorer'. Qu'ils [les membres du gouvernement] reviennent sur beaucoup de décisions qu'ils ont prises, ce sont leurs décisions qui nous font mourir aujourd'hui, donc il va falloir qu'ils réagissent. Je n'envisage même pas que le gouvernement puisse ne pas répondre à cette souffrance, c'est inconcevable. Les problèmes datent d'il y a longtemps, depuis une dizaine d'années, mais là depuis un an et demi, on a le pompon. On nous méprise, on nous vole, on nous taxe, donc il y a un moment, il faut que cela s'arrête quand même ! Comment un gouvernement peut-il mépriser autant son peuple ? Ca n'est pas possible, ils travaillent pour nous, ça n'est pas l'inverse !


Quelle suite comptez-vous donner à la mobilisation nationale d'aujourd'hui ?

Sur certains blocages, les gens ont prévu de rester s'il n'y a pas de réponse du gouvernement. Beaucoup de gens sont déterminés à prendre leur voiture pour monter à Paris, parce qu'il faut qu'on nous entende. S'ils continuent à mépriser les gens comme ça, et à continuer à être obtus comme ils sont, ça va finir par mal se terminer, et ils sont responsables de ça. Par pitié, au gouvernement, répondez-nous ! Il y a un problème sur tout : ce sont des décisions qu'ils prennent pour faire plaisir à qui ? Quand on supprime l'ISF, ça fait plaisir à qui ? Et quand on taxe sans arrêt un conducteur sur sa voiture ça fait plaisir à qui ? Maintenant ça suffit.

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