L’invitée du Soir 3 : Anne-Sophie Moreau revient sur la question de la mobilité
Y’a-t-il en France une propension à glorifier la voiture en France ? Anne-Sophie Moreau, rédactrice en chef de Philonomist, nouveau média en ligne, revient sur le mouvement des gilets jaunes au prisme de la philosophie.
Est-ce qu’il est périlleux de toucher à la question des voitures en France ? La question se pose à la veille du 17 novembre et le mouvement des gilets jaunes. Anne-Sophie Moreau, rédactrice en chef de Philonomist, nouveau média en ligne lancé par Philosophie Magazine, tente d’apporter une réponse.
"Il faut comprendre qu’en France, l’automobile touche à un symbole très fort, celui de la mobilité. Depuis la fin des privilèges, la Révolution française a toujours placé la mobilité au cœur de l’idéal que nous avons construit. Avant la prise de la Bastille, les insurgés avaient incendié les barrières d’octroi qui entouraient la ville, comme des péages. Car un des enjeux de la révolution était de circuler librement sans payer de taxes", explique-t-elle. Et d’ajouter : "Mais l’idéal de mobilité est aussi celui des Lumières, car être libre c’est celui de se mouvoir, être autonome et donner sa propre direction dans la vie…"
Les Français aiment leurs voitures
Alors, est-ce une liberté remise en cause ? "C’est surtout une promesse qui est trahie, parce que le programme de Macron était fondé sur la mobilité, se remettre en mouvement (…) il fallait remettre du mouvement, de la flexibilisation dans la France entière", explique Anne-Sophie Moreau.
Mais faut-il renoncer ou pas aux taxes ? "Les Français tiennent à la voiture. Le philosophe Peter Sloterdijk a bien montré que cet idéal de mobilité est un projet individualiste qui risque de se heurter à deux écueils : les embouteillages d’une part (…) et d’autre part, la catastrophe écologique vers laquelle nous fonçons à grande vitesse", ajoute-t-elle.
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