"On doit pouvoir transporter presque 500 tonnes par bateau" : une start-up et le navigateur François Gabart créent le premier trimaran-cargo

Ce trimaran sera long d’une soixantaine de mètres et doit livrer ses premières marchandises de l’autre côté de l’Atlantique en 2026.
Article rédigé par franceinfo
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François Gabart sur un trimaran au large du Finistère, le 29 août 2024. Photo d'illustration. (KEVIN GUYOT / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

La start-up française Vela lance la construction de son premier trimaran-cargo. Parmi les cinq associés, le navigateur François Gabart. Invité de franceinfo mardi 24 septembre, il évoque l'importance de sa pratique lors des courses au large pour réfléchir à comment "mieux capter le vent et permettre grâce à cette énergie de transporter des marchandises".

Le trimaran-cargo fera 67 m de long, 61 m de hauteur, avec trois voiles, une coque en aluminium et un mat en carbone. Il pourra transporter 600 palettes soit l'équivalent de 51 conteneurs. Le cahier des charges est différent de celui d'un bateau de course. "On fait du transport de marchandises, on doit transporter presque 500 tonnes de marchandises par bateau", explique le skipper.

"On va se concentrer sur une ligne entre l'Europe et les États-Unis"

L'objectif de la start-up est d'être "efficace" et d'"avoir un bateau capable d'aller vite uniquement avec l'énergie du vent". Le trimaran devrait pouvoir traverser l'Atlantique en moins de quinze jours. "On va se concentrer sur une ligne entre l'Europe et les Etats-Unis", explique François Gabart. Pour le moment un bateau va être construit, mais quatre autres sont prévus par la suite "pour proposer à nos clients de la fréquence avec un départ hebdomadaire et du volume". Sa fabrication est assurée par un constructeur australien aux Philippines. Le début du chantier est annoncé pour 2025 avec une première livraison en 2026.

Les prix des produits transportés sur ce trimaran seront "plus chers que du maritime conventionnel" mais "on sera aussi beaucoup moins cher que dans l'aérien", évoque François Gabart. "On décarbone massivement, il faut se poser la question du prix de la décarbonation et on essaye d'optimiser ces deux facteurs pour avoir une très bonne qualité de services", ajoute-t-il. Ce moyen de transport décarboné sera composé de 300 m2 de panneaux photovoltaïques, de deux hydroliennes, de quoi réduire 96% de l'impact environnemental du navire par rapport à un porte-conteneur classique.

Le trimaran ira à la même vitesse moyenne qu'un cargo conventionnel mais "on espère optimiser le temps à terre, avant et après l'acheminement, car on est sur des plus petits volumes", avance le navigateur. Pour le moment, le port d'attache de la start-up et du bateau est à Bayonne. "On est en train travailler avec les régions Normandie et Nouvelle-Aquitaine pour définir le bon lieu de chargement et déchargement", explique-t-il avant de préciser que "le port d'Honfleur est intéressant pour nous, tout comme La Rochelle, Bordeaux, Bayonne. On veut trouver le lieu de chargement le plus adapté, rapide et moins impactant en terme de carbone".

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