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Réquisition des personnels d'Esso : "À partir du moment où il y a un accord majoritaire des syndicats, c'est une décision normale", réagit le vice-président des Hauts-de-France

Selon Franck Dhersin, il faudra attendre "pratiquement cinq à six jours avant que les choses redeviennent à peu près normales, en sachant que chez Total tout cela reste encore bloqué."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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File d'attente devant une station-service Esso à Lille (Nord).  (François Cortade Radio France)

"À partir du moment où il y a un accord majoritaire des syndicats – chez Esso pour l'instant – il est normal que la Première ministre prenne cette décision", se félicite  mardi 11 octobre sur franceinfo Franck Dhersin, vice-président de la région Hauts-de-France, qui demandait ces réquisitions. Elisabeth Borne a demandé aux préfets d'engager la "procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts" du groupe Esso-ExxonMobil. 

franceinfo : Est-ce que vous vous félicitez de cette décision ?

Franck DhersinOui. Xavier Bertrand, le président de la région le réclamait depuis maintenant six jours. A partir du moment où il y a un accord majoritaire des syndicats – chez Esso pour l'instant – il est normal que la Première ministre prenne cette décision. Nous saluons cette décision dans la région des Hauts-de-France où nous étions les plus touchés avec plus de la moitié des pompes à essence qui n'étaient plus pourvues et surtout d'énormes problèmes de transports publics pour les enfants.

Est-ce que la situation devenait "insupportable" comme l'a dit Elisabeth Borne ?

Oui. Dans les Hauts-de-France, elle est insupportable depuis pratiquement une semaine. Sans les interventions du préfet des Hauts-de-France, bon nombre d'enfants n'auraient pas pu aller dans les cars parce qu'il n'y aurait pas eu d'essence. Concernant les réquisitions, je connais le préfet de la région et je suis sûr qu'une fois qu'il aura reçu l'ordre de la Première ministre d'opérer, il le fera très rapidement.

C'est une mesure assez radicale que prend le gouvernement ?

Oui, mais la situation est aussi radicale. Quand on bloque le pays – certes pour des raisons salariales mais dans une entreprise où on sait que les salaires sont quand même assez élevés – c'est aussi quelque chose qui n'est pas acceptable. À partir du moment où il y a un accord majoritaire des syndicats chez Esso, je pense que c'est une décision normale. Ça s'appelle aussi la démocratie. Peut-être que la CGT devrait relire dans le dictionnaire ce que ce mot veut dire.

Les livraisons de carburants vont reprendre rapidement, confirmez-vous cette information ?

Ça prendra plusieurs jours, le temps de ravitailler tout le monde et de remettre en marche la machine. Il faudra pratiquement cinq à six jours avant que les choses redeviennent à peu près normales, en sachant que chez Total tout cela reste encore bloqué. Ce n'est qu'une partie de la solution qui est donc trouvée aujourd'hui et qui je l'espère se traduira par une plus grande facilité de trouver de l'essence pour les habitants des Hauts-de-France qui veulent aller travailler et surtout pour les transports publics et le personnel médical. [Le déblocage de certains stocks stratégiques de carburants ne suffisait plus] pour alimenter les pompes à essence. Il suffisait pour, ça et là, permettre aux transports publics de fonctionner mais les agriculteurs, par exemple, n'avaient pas de carburants pour leurs semis et s'ils loupent ça, ils loupent toute leur année agricole.

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