Réquisition des personnels d'Esso : "Ce n'est pas suffisant", estime Xavier Bertrand qui appelle à aussi "débloquer la situation chez Total"
Elisabeth Borne a ordonné mardi la réquisition des personnels pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-Exxonmobil. La Première ministre estime que la poursuite de la grève n'est pas acceptable puisque les deux syndicats majoritaires du groupe ont signé un accord avec la direction.
"Il faut aller jusqu'au bout", explique mardi 11 octobre sur franceinfo Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. Pour le fondateur du mouvement "Nous France", "réquisitionner les salariés grévistes d'Esso ce n'est pas suffisant." Il faut "réquisitionner les salariés grévistes qui continuent à vouloir bloquer des raffineries et des dépôts de carburants".
"Si on ne débloque pas la situation chez Total, nous ne retrouverons pas la situation normale d'avant cette crise."
Xavier Bertrandfranceinfo
"Aujourd'hui Esso, avec les raffineries, c'est 20% de l'utilisation qu'il y a sur tout le territoire national mais en ce qui nous concerne dans les Hauts-de-France, la décision de réquisitionner chez Esso n'aura pas de conséquence pour améliorer la situation dans la région", explique Xavier Bertrand qui s'appuie sur un exemple concret : "Nous avons un dépôt à côté de Dunkerque, c'est un dépôt Total. Tant qu'il ne sera pas libéré et qu'on n'aura pas réquisitionné les grévistes comme nous l'avions fait en 2010 rien ne s'améliorera et les choses vont continuer à se détériorer", affirme-t-il.
"Il y en a marre de cette chienlit"
Le président de région souhaite mettre un terme "à cette situation chaotique". Concernant la CGT qui a décidé de durcir sa position et de poursuivre le mouvement de grève, Xavier Bertrand répond directement à Philippe Martinez, secrétaire général du syndicat : "Qu'il y aille monsieur Martinez devant une station-service pour expliquer aux salariés qui sont en train de galérer depuis des heures pour faire le plein qu'il faut se mobiliser en soutien aux grévistes. Qu'il y aille, j'aimerais bien voir ça". Il poursuit : "La vérité c'est qu'il n'a pas un mot pour ceux qui bossent, pas un mot pour les aides à domicile, pour les transporteurs, pour les infirmiers libéraux. À un moment il faut comprendre qu'il y a un intérêt général."
"Le droit de grève est constitutionnel" mais ...
"Mais il y a un principe et des limites, c'est la continuité des services publics". Selon Xavier Bertrand "la grève dure depuis trop longtemps" et "entame notre pays dans son fonctionnement normal." Dans les Hauts-de-France, l'élu juge que la situation "n'est pas difficile, elle est plus que difficile" parce qu'aujourd'hui "une grande partie des stations-service ne peuvent plus rien délivrer".
Le président de région se dit inquiet : "On est loin du retour à la normale". Concernant la libération des stocks stratégiques "que j'ai demandé la semaine dernière", affirme-t-il, elle "nous a permis d'éviter la panne sèche dans toute les stations du pays, c'est tout." L'ancien candidat à la présidentielle souhaite donc obtenir plus : "On ne va pas se contenter d'avoir 50% du carburant disponible dans le pays, ce n'est pas possible".
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