: Carte Pénurie de carburant : quelle est la situation dans les huit raffineries de l'Hexagone ?
Sur fond de revendications salariales, la moitié des raffineries et bioraffineries de l'Hexagone étaient touchées, vendredi matin, par le mouvement de grève.
Les grévistes résistent. Le mouvement qui touchait la plupart des raffineries de l'Hexagone a été partiellement reconduit, vendredi 14 octobre. Les employés des raffineries TotalEnergies de Normandie, de Donges, de Feyzin et de La Mède ont reconduit leur grève, malgré un compromis salarial trouvé entre la direction, la CFDT et la CFE-CGC. Chez Esso-ExxonMobil, le mouvement de grève, déjà levé, jeudi, sur le site de Fos-sur-Mer, a été à son tour suspendu à Port-Jérôme-sur-Seine. Voici une carte des infrastructures touchées par ce mouvement.
Quatre raffineries affectées par la grève
Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime). C'est la plus grande raffinerie de France. Près du Havre, ce site baptisé "Normandie" est le premier du groupe TotalEnergies à avoir été mis à l'arrêt, à partir du 28 septembre. L'entreprise avait alors invoqué "des raisons de sécurité" liées à la grève entamée la veille. Depuis, "il n'y a plus aucun produit fabriqué (...) sorti de la raffinerie et le pipeline qui alimente Paris est également à l'arrêt", rapportait la CGT, jeudi. Samedi, le syndicat faisait état "de 70% à 90% des équipes" en grève. La poursuite du mouvement a été votée, une nouvelle fois, vendredi.
Feyzin (Rhône). Depuis le début du mouvement, l'activité du site TotalEnergies de Feyzin est ralentie, surtout dans le service stratégique des expéditions de carburant qui comptait jusqu'à "100% de grévistes" samedi matin, selon la CGT. "D'habitude, il y a 250 à 300 camions par jour et entre 30 et 50 wagons, là, il n'y a rien qui va sortir", expliquait alors la CGT.
Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône). Près de 200 manifestants ont participé à un rassemblement, mardi, devant la bioraffinerie TotalEnergies de La Mède, où le mouvement a été reconduit jeudi. Que ce soit par camion, train ou bateau, aucun carburant ne sort plus du site depuis la fin septembre. Près de la moitié des 250 employés du site y travaillent normalement dans le secteur de production, désormais à l'arrêt, rapporte Le Monde.
Donges (Loire-Atlantique). Située à l'embouchure de la Loire, près du port de Saint-Nazaire, la raffinerie TotalEnergies de Donges avait été brièvement touchée, fin septembre, par le mouvement de grève. Depuis, le mouvement avait été levé et le site fonctionnait normalement, jusqu'à la reprise de la grève, mercredi. La CGT y est moins dominante qu'ailleurs, avec 42% des voix aux dernières élections professionnelles, contre une percée de la CFDT à 34%, selon Les Echos.
Quatre raffineries non concernées par la grève
Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). La direction et la CGT ont annoncé que la grève à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer était levée jeudi 13 octobre, a appris franceinfo. Cette décision met fin à ce mouvement social mené depuis une dizaine de jours par les syndicats qui réclament des revalorisations salariales.
Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime). Située sur l'ancienne commune de Notre-Dame-de-Gravenchon, cette plateforme d'Esso-ExxonMobil était perturbée par un mouvement de grève depuis le 20 septembre. Vendredi 14 octobre, celle-ci a été suspendue : "Les salariés ont décidé de rentrer travailler, mais de mettre un ultimatum à la direction pour la négociation annuelle obligatoire du 6 décembre", a annoncé un représentant de Force ouvrière.
Lavéra (Bouches-du-Rhône). A une trentaine de kilomètres de Marseille, la raffinerie Petroineos de Lavéra n'a connu aucune perturbation en cette rentrée sociale animée. Pour une bonne raison : la direction y a concédé des augmentations de salaire et de prime de déplacements, selon le site Rapports de force. "Les résultats sont tellement bons en ce moment que c'était bien normal", confirme la CGT locale, qui n'envisage pas de rejoindre le mouvement de grève de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil.
Grandpuits (Seine-et-Marne). Située au sud-est de Paris, à une soixantaine de kilomètres de la capitale, la bioraffinerie Grandpuits de TotalEnergies ne participe pas au mouvement social, selon le groupe. Le coordinateur CGT pour le mouvement a reconnu, jeudi, que cette base de chargement était désormais "ouverte", car elle n'était plus "bloquée par des militants sur place". Depuis le premier trimestre 2021, le pétrole n'y est plus transformé, le lieu n'est donc plus qu'un centre de stockage de produits pétroliers. TotalEnergies avait annoncé sa mutation en bioraffinerie en 2020. L'ouverture d'une usine de biocarburants est prévue en 2025.
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