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Porté par la progresion du e-commerce, DHL ouvre un méga-centre à Roissy

Au pied des pistes de Paris-Charles-de-Gaulle, l'entreprise de transport de colis DHL vient de faire sortir de terre un centre de tri ultra moderne. En pleine crise du tourisme, l'aéroport s'intéresse lui aussi de très près au fret et à ses bénéfices.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'entrepôt gigantesque de DHL fait la taille de 13 terrains de football et représente un investissement de 170 millions d'euros. (SOPHIE AUVIGNE / FRANCE-INFO)

Encore quinze jours pour s'entraîner et Laurène sera à son poste de contrôle dans le gigantesque hub de l'entreprise DHL, à l'aéroport de Roissy. Son obsession : le chronomètre, mais s'il le faut, en un clic, elle peut tout arrêter. "Là, ça bloque, explique-t-elle en désignant la chaîne. Nous, on le voit au niveau de nos écrans donc on fait intervenir la maintenance et eux s'occupent d'enlever le colis pour le remettre à son emplacement. Pour une minute d'arrêt, on perd au moins peut-être dix minutes ; un gros retard, c'est deux bonnes heures, voire même une demi-journée. Et maintenant qu'on est dans le nouveau hub, c'est impensable."

Le poste de contrôle du hub de DHL à Roissy-Charles-de-Gaulle. (SOPHIE AUVIGNE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Plus de 170 milllions d'euros : voilà l'investissement réalisé par l'entreprise allemande pour sa nouvelle plateforme logisitique en France. La chaîne va démarrer en douceur, elle est conçue pour trier 38 000 paquets par heure, aussi bien des achats de particuliers que des envois quotidiens d'entreprises. L'objectif est d'être totalement opérationnel le 21 octobre. 

Fatah Ziani, directeur des opérations de DHL Express France, se prépare surtout pour les mois à venir : "L'idée, c'est d'être prêt pour la période de pic, la période de fin d'année : 25% à 30% de colis en plus par rapport au reste de l'année. Donc il faut s'adapter. Ainsi, je suis capable d'enlever aussi bien un colis de 500 kg qu'une lettre de 200 g."

Le nouveau hub de DHL à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (SOPHIE AUVIGNE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Pour DHL, 16% de volume supplémentaire en France depuis le début d'année, cela signifie encore plus d'avions pour les transporter. Comment DHL compte atteindre la fameuse neutralité carbone en 2050 ? Philippe Prétat, PDG de DHL Express France, explique que l'entreprise a déjà prévu d'investir dans un transport moins polluant. "DHL a annoncé pour la première fois dans le monde une commande ferme de 12 avions électriques. Ces avions voleront aux États-Unis mais j'ai bon espoir qu'ils volent aussi en France, puisque le territoire français n'est pas aussi grand que le territoire américain. L'autonomie des appareils étant de 815 km, c'est tout à fait plausible." Pour lui, il faut voir le côté positif : "C'est vrai qu'on utilise plus d'avions, mais en même temps on favorise considérablement le commerce au niveau mondial".

Le fret à la rescousse des compagnies aériennes

Aéroports de Paris n'a pas hésité face à la proposition de DHL : un bail d'un quart de siècle pour l'équivalent de treize terrains de football. Mais en échange, le livreur loue chaque jour les soutes de quarante vols commerciaux.

Les avions sont prêts à partir avec leurs soutes chargées de colis et lettres. (SOPHIE AUVIGNE / FRANCE-INFO)

Peut-être enfin le moyen pour Roissy-Charles-de-Gaulle de dépasser Francfort, le grand concurrent du fret. Pour Augustin de Romanet, PDG du groupe Aéroports de Paris, la présence de DHLreprésente d'abord la faculté de remplir les soutes des avions de lignes. "Le moindre petit mètre carré d'une soute est valorisé grâce au fret express. Que ce soit DHL ou FedEx, la présence de ces entreprises contribuent à la santé des compagnies aériennes." Des compagnies qui devraient essuyer une perte mondiale cumulée de 51,8 milliards de dollars (près de 45 milliards d'euros) cette année en raison du Covid-19, selon leur association, l'Iata.

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