Pourquoi les autocaristes en colère perturbent l'A1
Ils protestent contre la mise en place de plusieurs mesures, notamment dans le cadre du plan anti-pollution.
Le cortège est parti de Roissy (Val-d'Oise) à 9h30, direction Paris. A l'appel de l'Organisation des transporteurs routiers européens (Otre), les conducteurs de cars de tourisme mènent une opération escargot sur l'A1, lundi 30 mars. Ils dénoncent "le triplement du prix du stationnement [dans Paris] intramuros" dès le 1er mai, rapporte France 3 Ile-de-France.
Selon Le Parisien, les organisateurs s'attendent à "au moins" une centaine de participants, provoquant de possibles ralentissements dans le sens Roissy-Paris. "Les manifestants n'ont pas obtenu l'autorisation de se rendre jusqu'à l'Hôtel de Ville, comme ils le réclamaient", mais ils emprunteront le périphérique direction la porte de la Muette, puis le Trocadéro.
Francetv info revient sur les raisons de cette mobilisation visant à contrer les mesures adoptées par le Conseil de Paris pour tenter de diminuer la pollution atmosphérique dans la capitale.
Contre la hausse du tarif de stationnement
Au 1er mai, le tarif pour stationner un car à Paris va tripler, pour passer à 96,30 euros la journée, contre 32,10 euros actuellement. "Certains ont fait leurs calculs, et cela leur coûtera moins cher de faire le tour du périphérique à vide plutôt que d'aller se stationner sur les parkings prévus à cet effet", s'est indigné Yann Viguié, secrétaire général de l'Otre, cité par France Info. "Nos contrats sont négociés à l'année. Nous ne pourrons pas répercuter cette hausse sur les clients. Ce sont les entreprises qui vont payer la note", s'est-il encore insurgé, cette fois dans les colonnes du Parisien, réclamant "l'abrogation pure et simple" de cette mesure votée par le Conseil de Paris.
"Le pourcentage d'augmentation est élevé, c'est vrai. Mais nous partions de très bas, tempère Christophe Najdovski, l'adjoint (EELV) chargé des transports, toujours dans Le Parisien. A Londres ou Berlin, le prix de la journée est proche de 200 euros." Il précise également que les bus récents, correspondant à la norme Euro 6, ne sont pas concernés par cette augmentation, l'idée étant "d'inciter les professionnels à se doter de véhicules plus propres."
Contre le prix des PV
Les autocaristes veulent par ailleurs que le prix des PV soit revu à la baisse, poursuit France Info. Toujours selon Yann Viguié, cité par la radio, "si un groupe de touristes veut que vous vous arrêtiez pour faire des photos de la tour Eiffel, c'est rapidement une amende de 135 euros pour stationnement illicite".
Selon l'Otre, les chauffeurs de cars réclament "l'arrêt immédiat de la répression aveugle amenant à verbaliser sans discernement le stationnement des autocars dans Paris (...)", rapporte France 3.
Contre le plan anti-pollution de la ville
Puisque "moins d'un autocariste sur deux paye son stationnement," selon Christophe Najdovski, la ville de Paris travaille "à la création d'une vignette qui deviendra obligatoire pour les autocaristes souhaitant entrer dans Paris", explique l'élu au Parisien. Et l'écologiste de conclure : "Cela fait partie de notre politique environnementale. On assume."
En réponse à ces annonces, les autocaristes demandent lundi "la mise en place d'un calendrier clair du plan anti-pollution pour la circulation au-delà de 2020".
Pour circuler dans les voies de bus
Enfin, les chauffeurs de cars souhaitent qu'il soit également possible, "pour les entreprises de transport routier de personnes d'utiliser les voies de bus à Paris et les voies dédiées entre les aéroports et Paris".
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