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Blocages du 17 novembre : "La classe moyenne est obligée de regarder son compte en banque le 10 du mois !", témoigne une participante

À la veille des manifestations contre le prix des carburants, des paroles de manifestants montrent que la colère dépasse la seule question de la hausse des taxes et porte sur le pouvoir d'achat.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Paris
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Temps de lecture : 2min
La grogne qui va se manifester samedi 17 novembre 2018 va au-delà de la seule augmentation du coût des carburants (illustration). (LEON TANGUY / MAXPPP)

L'opération de blocage du 17 novembre prévoit des manifestations dans de nombreux départements. Qui sont vraiment les "gilets jaunes" ? À l'écoute de ceux qui vont participer samedi dans le Val-d'Oise, les doléances vont bien au-delà de la seule hausse du carburant et des taxes, comme l'a constaté France Bleu Paris. À l'une des stations-service pourtant les moins chères d’Argenteuil, Lahouari voit la différence quand il fait le plein de sa voiture. "Avant c’était 1,30 euro le litre, maintenant c’est 1,50. Ça fait une différence énorme de 14,69 euros (sur un plein)", constate-t-il.

>>CARTE. Découvrez les points de blocage envisagés samedi par les "gilets jaunes"

La hausse du tarif des  carburants, c’est le déclencheur de l’action des "gilets jaunes". Mais ce n’est pas la seule raison. Pour Laëtitia Dewalle, porte-parole du collectif "Bloquons tout 95", c’est un ras-le-bol général de la classe moyenne. "La classe moyenne ne peut plus. Elle est obligée de différer des achats existentiels, indique-t-elle. Elle regarde son compte en banque le 10 du mois et se rend compte qu’il lui reste 100 euros pour finir le mois, 120 euros si on a un petit peu de chance !" Comment s'organiser ? "On fait l’inventaire de ce qui reste dans le réfrigérateur et le congélateur pour tenir, parce que tous les prélèvements sont passés. Le steak ? Si on a de la chance, c'est une fois par semaine", affirme la militante du mouvement du 17 novembre.   

Le constat est le même chez Sylviane, retraitée. Elle a calculé son budget de l’hiver, en tenant compte de la baisse de sa pension. "Entre le chauffage, l’augmentation de l’assurance, celle des taxes, c’est plus 22%", assure Sylviane. Depuis quelques jours, elle est débordée par la gestion de la page Facebook du collectif appelant à bloquer. "Merci M. Macron", lance-t-elle devant son "audimat" en hausse "après le discours" du chef de l’État. Les membres du collectif ont prévu de dormir dans leur voiture, pour continuer le mouvement dimanche et même la semaine prochaine.

À la rencontre des "gilets jaunes" du Val-d'Oise - un reportage de Marine Chailloux

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