RER à Strasbourg : "Nous avons encore cinq ans de travail pour augmenter les fréquences", rassure le président de la région Grand Est
Le premier RER hors Île-de-France a connu ses premières suppressions le jour de son inauguration, dimanche 11 décembre. Jean Rottner constate que, malgré tout, le système "a fonctionné" pour son premier jour.
Alors que les trains du Réseau express métropolitain européen (Reme) ont connu leurs premières suppressions dès dimanche 11 décembre au matin à Strasbourg, gachant l'inauguration du premier RER hors d'Île-de-France, le président de la région Grand Est Jean Rottner concède sur franceinfo qu'il savait "que ça n'allait pas se faire sans difficulté". "Nous avons encore cinq ans de travail pour augmenter les fréquences", rassure-t-il toutefois. "C'est vrai qu'il manque des conducteurs de train, nous en avons formé. Il manque des trains, nous en avons acheté."
franceinfo : Quand on voit les difficultés actuelles de la SNCF, comment va-t-elle pouvoir assurer la cadence avec 1 000 trains supplémentaires par semaine dans 95 gares ?
Jean Rottner : On savait que ça n'allait pas se faire sans difficulté, mais c'est un projet fait pour nos concitoyens, pour améliorer la décarbonation des transports et qui ne concerne pas que le train. On a beaucoup plus de cars sur les routes, on met des bus à haut niveau de service, on développe le vélo, le lien entre la voiture et le train avec des points d'échange multi-modaux. Ce sont toutes les mobilités qui sont interfacées les unes avec les autres. C'est vrai qu'il manque des conducteurs de train, nous en avons formé. Il manque des trains, nous en avons acheté.
Il manque tout de même 70 conducteurs selon la CGT...
Ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui ça a fonctionné. Beaucoup de cheminots ont envie de répondre à cette envie de prendre plus de train ou à cette envie d'un service public capable de répondre aux attentes de nos concitoyens. Aujourd'hui, les chiffres de fréquentation des trains sont largement supérieurs à ceux de 2019. Il y a un besoin, un souci économique, une crise énergétique. Je crois qu'à partir de cette nouvelle organisation, nous sommes en capacité de démontrer avec la SNCF et d'autres collectivités que des solutions existent.
L'idée c'est d'abandonner la voiture ?
Ça fait quatre ans qu'on travaille sur ce projet. Nous l'avons lancé aujourd'hui et nous avons encore cinq ans de travail devant nous pour augmenter les fréquences, renouveler certaines infrastructures et développer des liaisons vers l'Allemagne. Nous avons acheté pour 375 millions d'euros des trains qui pourront rouler des deux cotés de la frontière sans aucun problème. C'est prévu entre 2025 et 2030 avec une montée en puissance. Nous aurons aussi des trains qui pourront rejoindre Saint-Dié et Épinal dans les Vosges, ou encore Sarreguemines. L'étoile ferroviaire de Strasbourg devient véritablement quelque chose de central. Avoir un train qui passe tous les quart d'heure, ça change la vie. Les gens vont apprendre à utiliser le train de manière différente.
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