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Saint-Nazaire : un paquebot géant pour les chantiers navals STX France

La compagnie américaine Royal Caribbean International a commandé un paquebot géant aux chantiers navals STX France de Saint-Nazaire, alors que les chantiers, qui emploient 2.100 personnes, risquaient de boucler une deuxième année sans commande. Selon le ministre de l'Économie, ce contrat historique représente plus d'un milliard d'euros.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Joe Skipper Reuters)

C'est l'une des plus grosses commandes jamais enregistrées par les
chantiers navals STX France de Saint-Nazaire. Un paquebot géant de type
"oasis", "30% plus grand que le Queen Mary II ", selon le patron des chantiers navals, Laurent Castaing, directeur général de STX France.
Il doit être livré en 2016. La compagnie américaine Royal
Caribbean International a également posé une option pour un second navire
livrable mi-2018. Un contrat que le ministre de l'Économie, Pierre Moscovici, a évalué, dans un communiqué, à plus d'un milliard d'euros.

10 millions d'heures de travail

Cette commande représente dix millions d'heures de travail
réparties sur trois ans. Le double si la deuxième commande se confirme. Commande(s) qui tombe(nt) au mieux pour les chantiers navals de
Saint-Nazaire qui risquaient de boucler leur deuxième année sans commande. Les chantiers emploient 2.100
personnes directement et 4.000 en sous-traitance. 

Le navire, long de 361 mètres et large de 47 mètres, d'une capacité de 20 ponts et 2.700 cabines, sera l'un des plus grands jamais construits à Saint-Nazaire. Les deux premiers paquebots "oasis" mis à l'eau en 2009 et 2010 avaient coûté 900 millions de dollars chacun. Ils avaient été construits par des chantiers navales finlandais.

"Une très grande joie"

Le paquebot qui sera construit à Saint-Nazaire devrait coûter moins cher. Néanmoins, dans ce type de transactions, personne ne communique les chiffres précis.

Le directeur général de STX France, Laurent Castaing a fait part de sa "très grande joie". Selon lui, "cette commande va signifier que l'ensemble de nos ateliers
vont se remettre au travail. Cette nouvelle change notre avenir et une partie
de l'avenir de la région. On peut voir l'avenir loin et cela va nous aider à
prendre d'autres commandes."

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui a suivi de près le dossier en tant qu'ancien maire de Nantes, a jugé jeudi la nouvelle de "bouffée d'oxygène, surtout dans un contexte où on voit le chômage qui continue de progresser ". Il y a vu aussi " un bel exemple qui redonne de la confiance et de l'espoir ".

Le 18 décembre dernier, le ministre de l'Économie – Pierre Moscovici – avait été interpellé sur la situation des chantiers STX. Il avait promis de "sauver les Chantiers de l'Atlantique en les aidant à remporter de nouveaux contrats à l'export". Il a salué une "bonne nouvelle pour l'industrie française qui montre qu'elle est compétitive".

La fin du chômage partiel

Grâce à ce nouveau contrat conclu en un mois à peine, les salariés des bureaux d'étude vont se remettre à la tâche dès janvier. Et progressivement les 800 autres salariés d'STX en chômage partiel vont retrouver leur poste. "Il va falloir compter 4 à 6 mois avant que le chômage partiel ne commence à se résorber ", prévient Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO. La direction assure enfin que les sous-traitants profiteront de cette nouvelle manne. 

"C'est un grand soulagement pour la CGT et pour les salariés , affirme Joël Cadoret, secrétaire général du syndicat. Mais ce n'est qu'un premier pas. Les paquebots c'est très bien, mais il y une réflexion à avoir sur la diversification dans la construction de navires. Il faut que le carnet de commande se garnisse un peu plus, que les car-ferries s'y ajoutent, pour renforcer le développement de la construction navale à Saint-Nazaire ". 

La Finlande demande une vérification des règles de concurrence

Les chantiers navals de Turku, en Finlande, étaient en concurrence avec ceux de Saint-Nazaire pour ce contrat. Le gouvernement finlandais a donc annoncé vendredi qu'il allait demander à la Commission européenne de vérifier si les règles de concurrence ont bien été respectées. Le ministre finlandais de l'Economie, Jan Vapaavuori, émet en effet des doutes sur la manière dont les autorités françaises, qui détiennent 33% de STX France, ont pu favoriser l'accord grâce à d'éventuelles aides d'Etat.

Vendredi soir, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici a indiqué que le contrat respectait "évidemment " les règles européennes. "Le gouvernement finlandais fera ce qu'il estime devoir faire ", a-t-il ajouté.

 

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