: Témoignages "C'est la misère", "voyage au Canada loupé"... Après l'"attaque massive" sur le réseau TGV, les voyageurs entre colère, résignation, et espoir d'un retour rapide à la normale
Coup dur juste avant le lancement des Jeux olympiques et en plein week-end de départ en vacances. 800 000 voyageurs font les frais de cinq actes de sabotage sur le réseau SNCF, vendredi 26 juillet à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO et des départs en vacances. "Tous les éléments montrent bien que c'est volontaire", indique le ministre des Transports.
En attendant que l'enquête détermine les responsables, l'urgence et surtout la galère se situent en gare. À Rennes, par exemple, les TGV ne sont même plus indiqués sur le panneau d'affichage. Stanislas était en déplacement pour le travail, il est complètement coincé jusqu'à au moins 13h : "Ce matin, je suis parti de Quimper, je n'ai pas regardé les infos, mon train est parti... Et là, à la gare de Rennes, on nous a dit que le trafic était interrompu, puis le train a été supprimé jusqu'à Paris."
René, lui, fait partie des bénévoles attendus à Marseille pour les Jeux olympiques, projet désormais remis en question. "Je crois que ça va être un retour sur Brest, si, au moins, il y a des trains... Les hôtels étaient réservés, c'est la misère."
Des usagers en partance pour les JO
Mathilde et Jérémy, eux, sont déjà maquillés et habillés aux couleurs de la France et comptent bien assister à la cérémonie d'ouverture à Paris, malgré tout.
"Moi, je compte sur le gouvernement, clairement. Je me dis qu'ils vont faire quelque chose pour nous. Au pire, ils mettront des bus... Je n'envisage pas que les Français puissent pas assister à la cérémonie d'ouverture !"
Mathilde, une voyageuseà franceinfo
En attendant, les billets TGV du jour sont valables sur tous les trains, sans nouvelle réservation jusqu'au retour à la normale.
À la gare de La Rochelle, un jeune militaire essuie ses larmes : il ne peut pas rentrer dans sa famille, ces prochains jours. Plus loin, une Anglaise tricote pour passer le temps en attendant son train, et des couples s'agitent, essayant d'en savoir plus auprès des agents SNCF.
Stéphanie, elle, attend patiemment avec ses deux filles autour d'un jeu de société : "On attend notre train. On a été prévenues ce matin avant de partir. Pour l'instant, c'est affiché deux heures de retard, mais on n'en sait pas plus".
Michel, lui, fulmine contre les auteurs de ce désordre qui l'empêche d'aller passer le week-end à Paris.
"Théoriquement, on doit aller aux Jeux olympiques à Paris, mais on ne peut pas y aller. On remercie tous les cons qui ont fait sauter les ponts. On a une réservation d'hôtel, des billets pour les JO, les billets retour, et on sera remboursés... Que dalle !"
Michel, un voyageurà franceinfo
Recherche de solutions de repli
Le trafic des trains est également paralysé dans le Poitou, avec jusqu'à six heures de retard pour les trains en direction de Bordeaux, quand ils ne sont pas supprimés. À la gare de Poitiers, les passagers semblent comme sonnés. Des regards tournés vers les panneaux d'affichage, des voyageurs plongés dans leurs portables pour prévenir des proches, pas de colère, mais une forme de résignation.
"Je ne partais pas pour les vacances, c'est ça le pire, témoigne un voyageur. Je partais pour un contrat". Pour certains, le prix à payer pour ce retard est conséquent, comme ce père de famille qui échange avec sa fille coincée dans un TGV : "Elle va louper son voyage au Canada parce qu'elle n'arrivera pas assez tôt pour prendre son avion".
D'autres cherchent des solutions alternatives : "Le train est estimé avec trente minutes de retard, mais au final, ce serait peut-être deux heures, donc on va prendre un Blablacar". L'entreprise de covoiturage et de bus dit avoir enregistré une hausse des réservations de 150% et appelle "les automobilistes qui prennent la route à partager leurs trajets".
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