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Grève à la SNCF : les députés de la majorité pas tous très chauds pour aller expliquer la réforme aux cheminots et "se faire engueuler"

Les députés La République en marche sont appelés à aller dans les gares pour expliquer la réforme aux cheminots. franceinfo leur a demandé s'ils comptaient le faire.

Article rédigé par franceinfo, Rémi Ink - Édité par Alexandra du Boucheron
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Des cheminots en grève le 4 avril 2018 à Marseille (Bouches-du-Rhône). (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

"Il faut que tous les députés aillent vers les cheminots pour expliquer ce que l'on fait, y compris pour se faire engueuler." La consigne a été donnée mardi 3 avril par Richard Ferrand, le président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale. C'était au premier jour de grève des cheminots contre la réforme de la SNCF

Vendredi 6 avril et ce week-end, les marcheurs sont donc invités à aller faire de la pédagogie, dans les gares, auprès des cheminots alors que les négociations entre les syndicats et le gouvernement sont dans l'impasseDans les couloirs du Palais-Bourbon, s'ils se disent prêts à aller sur le terrain, les députés LREM sentent qu'ils marchent sur un fil.

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La consigne a bien été entendue par Julien Borowczyk, député de la 6e circonscription de la Loire. Reste à trouver un créneau... Et cela semble un peu compliqué : "Alors... je ne suis pas encore allé en gare, effectivement, reconnaît l'élu. Le problème, c'est qu'il va falloir trouver le jour où je vais pouvoir y aller parce que la semaine prochaine, je pars lundi en voiture et je redescends jeudi soir."

Mais, on va trouver un petit moment, oui, oui, bien sûr.

Julien Borowczyk, député LREM de la Loire

à franceinfo

A-t-il de l'appréhension à aller au-devant des grévistes ? "Pas encore, on en reparlera après si je reviens avec des ecchymoses", dit-il en riant avant d'ajouter : "Non, non... On peut se faire engueuler aussi, mais ça fait partie du débat."

Lui non plus n'est pas allé en gare : Didier Martin, député de la 1re circonscription de Côte-d'Or, explique qu'il fait de la pédagogie autrement : "Je n'ai pas de date, je fais des plateaux de télévision, en controverse aussi avec des représentants des autorités locales, et puis avec le public. Cela ne me pose aucun problème."

Rendez-vous gare de Rouen

Il y a tout de même des députés bons élèves dans la majorité. C'est le cas de Bruno Questel, député de la 4e circonscription de l'Eure. "Oui, je l'ai fait et je vais le refaire, assure le marcheur. Les syndicats, on les reçoit régulièrement dans les permanences." Il prévoit de se rendre en gare de Rouen la semaine prochaine.

C'est notre boulot d'élu d'aller au contact premier des personnes concernées par les réformes. 

Bruno Questel, député LREM de l'Eure

à franceinfo

Dans cette nouvelle stratégie de la majorité et du gouvernement, il y a un double pari : que le mouvement de grève s'essouffle et que la pédagogie finisse par payer. Une nouvelle réunion de concertation entre les syndicats et la ministre des Transports doit se tenir vendredi. Elle portera sur les droits sociaux des cheminots. La grève, elle, reprend samedi soir.

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