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Grève à la SNCF : pourquoi les prix des cars explosent ?

Face à la grève SNCF, de nombreux voyageurs se reportent sur les bus, mais les prix s’envolent. Certains trajets peuvent coûter jusqu'à quatre fois plus chers que d’habitude.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un débart de bus à Nantes (illustration). (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Seul un TGV sur trois est en circulation sur l’axe Atlantique mardi 29 octobre, en raison de la poursuite d'une grève à la SNCF de 200 agents spécialisés dans la maintenance au Technicentre de Châtillon (Hauts-de-Seine).

Conséquence, les bus longue distance comme BlablaBus (anciennement OuiBus) ou Flixbus sont largement utilisés, mais les voyageurs doivent mettre la main au porte-monnaie.

Concrètement, un Paris-Nantes en bus réservé à la dernière minute aujourd’hui coûte en moyenne 83 euros, sur Flixbus et BlaBlaBus. Habituellement, hors grève, pendant les vacances scolaires et en réservant à l’avance, le même trajet coûte entre 19 et 25 euros.

Capture d'écran du site flixbus.fr, le 29 octobre 2019 (CAPTURE D'ÉCRAN)

Capture d'écran du site ouibus.com, le 29 octobre 2019. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Sur les réseaux sociaux, les voyageurs s’insurgent contre cette flambée des prix et contre l’absence de solutions alternatives proposées par la SNCF.

Parce que ce sont les algorithmes qui fixent les prix

Ce ne sont pas les sociétés de cars longue distance qui augmentent manuellement les prix pour tirer profit de la situation. Comme les avions ou les trains, plus le bus se remplit plus les prix grimpent. C’est le principe du "yield management" (optimisation de la grille tarifaire).

Selon le porte-parole de Flixbus Raphaël Daniel, si les prix varient autant, c'est parce que nous sommes dans une conjoncture exceptionnelle "vacances de la Toussaint + grève SNCF" en ce qui concerne l’Ouest et surtout la Bretagne. Les places dans les bus se raréfient et donc les prix augmentent automatiquement. C’est la loi de l’offre et de la demande, explique Flixbus.

Les tarifs sont fixés par des algorithmes. Moins il y a de places disponibles, plus les places sont chères.

Raphaël Daniel, porte-parole de Flixbus

Même chose en Occitanie, où le trafic ferroviaire Montpellier-Toulouse et Montpellier-Espagne est interrompu jusqu'au 4 novembre.

Parce que ces sociétés sont basées sur ce principe économique

Geler les tarifs, modifier les algorithmes ? Impossible pour ces compagnies de bus, cela ne serait pas intéressant économiquement. Sur Radio Classique, Frédéric Mazzella, le fondateur de BlaBlaCar (qui a fait l’acquisition de BlaBlaBus, anciennement OuiBus), le concède.

Tout comme le train et l’avion, on doit trouver notre modèle économique. Sans cela, ça ne marcherait pas, on ne serait pas rentable.

Frédéric Mazzella, fondateur de BlablaCar

Radio Classique

Même chose chez Flixbus, qui avoue avoir la main sur les algorithmes : "Geler les tarifs, dans l’absolu on pourrait le faire, mais on préfère augmenter le nombre de places pour faire baisser les prix", explique Raphaël Daniel, le porte-parole de la compagnie.

Pour augmenter l’offre, Flixbus dit avoir mis en place des bus à double étage, par exemple sur le tronçon Paris-Lorient avec une correspondance à Nantes. "On augmente ainsi la capacité du nombre de sièges de 60% sur un trajet", affirme Raphaël Daniel. Si cette politique augmente l’offre, la demande est tellement importante en ce moment qu’elle n’a pas tellement d’impact sur les tarifs. Le seul bus Paris-Lorient qui s’arrête à Nantes et qui est encore disponible coûte 109 euros.

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