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Privatisation, libéralisation, ouverture à la concurrence : les réseaux ferroviaires dans le monde

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Alors que la réforme de la SNCF suscite grèves et protestations en France, d’autres pays ont déjà ouvert leurs réseaux ferroviaires à la concurrence.
Privatisation, libéralisation, ouverture à la concurrence : les réseaux ferroviaires dans le monde Alors que la réforme de la SNCF suscite grèves et protestations en France, d’autres pays ont déjà ouvert leurs réseaux ferroviaires à la concurrence. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Alors que la réforme de la SNCF suscite grèves et protestations en France, d’autres pays ont déjà ouvert leurs réseaux ferroviaires à la concurrence.

Malgré les 2 milliards de minutes de retard cumulées chaque année, le réseau ferroviaire français reste le 3ème plus performant d’Europe.

Le gouvernement souhaite réformer le monopole de la SNCF. "Nous allons ouvrir à la concurrence le domaine ferroviaire, transformer l'organisation de l'entreprise, mettre fin au recrutement au statut", a détaillé le Premier ministre Édouard Philippe. 

L’ouverture à la concurrence, une exigence européenne

L’ouverture à la concurrence ne concerne que l’exploitation des lignes, l’infrastructure restant dans le giron de la SNCF, qui reste chargée de la maintenance du réseau. L’ouverture à la concurrence mettrait donc fin au monopole de la SNCF sur le transport des voyageurs depuis la nationalisation des chemins de fer en 1937. Progressive, elle concerne le transport régional comme les liaisons TGV.

Prévue par une directive européenne, l’ouverture à la concurrence doit permettre la mise en place d’un "espace ferroviaire unique européen". La France est en retard sur ses voisins européens, notamment le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui offrent deux exemples de privatisation et de libéralisation des chemins de fer.

Royaume-Uni, la privatisation controversée

Au Royaume-Uni, le réseau ferroviaire a été privatisé en 1994 à l’initiative des conservateurs. La privatisation concernait l’exploitation des lignes et l’infrastructure mais la dégradation du réseau a occasionné plusieurs accidents mortels qui ont marqué l’opinion publique britannique. Le gouvernement a finalement fait machine arrière et renationalisé la maintenance du réseau.

Depuis, les prix des billets ont augmenté : ils sont aujourd’hui presque deux fois plus cher qu’en 2005 et en moyenne 30 % plus chers qu’en France. La fréquentation des trains a également doublé. 

La privatisation du réseau ferrée est très critiquée, notamment à gauche. Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste, considère que "l’échec de la privatisation et de l'externalisation des services publics ne pourrait être plus clair" et demande sa renationalisation.  

La libéralisation du rail allemand

Le secteur ferroviaire allemand a été ouvert aux compagnies privées dans les années 1990. La concurrence a boosté les transports régionaux, permettant la multiplication du nombre de lignes. Le statut de cheminot a été abandonné mais la compagnie d’État a conservé le monopole des grandes lignes. La réussite de la libéralisation allemande est d’ailleurs avancée comme argument par le gouvernement français qui souhaite s’en inspirer. 

Le chemin de fer japonais, modernisé mais inégalitaire

En dehors de l’Union européenne, un pays fait figure d’élève modèle pour la gestion de son réseau ferroviaire : le Japon. Malgré la très forte affluence, le service ferroviaire japonais est l’un des plus performants au monde. 98 % des TGV n’affichent pas de retard. 

Plusieurs compagnies privées se partagent le chemin de fer japonais, privatisé depuis 30 ans. Mais certaines sont peu rentables et des petites lignes peu fréquentées ferment. De plus, les billets de train, et notamment de Shinkansen, le TGV japonais, sont chers.

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