"Une aberration" : des salariés de la SNCF expliquent leur grève contre le démantèlement de la filiale de fret
Peu de perturbations sur les rails, jeudi 12 décembre, selon la direction de la SNCF. La compagnie ferroviaire prévoit un trafic normal sur les TGV et les Ouigo et, en moyenne, 8 TER ou Transilien sur 10 en circulation. Le préavis de grève reconductible a été déposé par la CGT Cheminots et SUD Rail à partir de mercredi, 19h. L'une des principales revendications est de suspendre le démantèlement de la filiale Fret SNCF au 1er janvier prochain, un sujet symbolique pour ces grévistes rencontrés près de la gare de Lyon, à Paris.
La position des différents gouvernements n'a pas changé depuis l'an passé. Afin d'éviter une procédure de la Commission européenne, ils ont acté la disparition de la filiale Fret SNCF, remplacée par deux structures plus petites et obligée de céder certains contrats à des sociétés concurrentes. Un choix vécu comme une trahison par Emmanuel, conducteur de Transilien et solidaire de ses collègues du Fret : "Ce sont déjà des agents à qui on a demandé beaucoup d'efforts par le passé, qui ont vu l'organisation de leur travail déjà beaucoup évoluer. On vient tout bazarder. Il y a une colère énorme."
"Plus de camions sur les routes et moins de trains sur les rails"
D'autant que la disparition officielle de Fret SNCF aura des conséquences ubuesques, juge Fabien Villedieu, l'un des secrétaires fédéraux de SUD Rail : "On a 74 locomotives qui, à partir du 1er janvier, seront garées au dépôt avec interdiction de les utiliser !" Incompréhensible pour Flavien, agent commercial à la SNCF, qui sera, lui aussi, gréviste jeudi : "C'est une aberration en tant que cheminot, mais c'est également une aberration en tant que citoyen parce qu'on va se retrouver avec plus de camions sur les routes et moins de trains sur les rails."
Selon SUD Rail, le volume de marchandises acheminé en train a d'ailleurs chuté de 17%, en France depuis l'annonce l'an dernier de la prochaine disparition de Fret SNCF. Certains clients ont, selon le syndicat, déjà préféré se tourner vers des transporteurs routiers.
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