La SNCF condamnée en appel pour discrimination envers les "chibanis", ses ex-salariés marocains
Ces retraités de la compagnie ferroviaire accusaient l'entreprise de les avoir délibérément "cantonnés" aux plus bas niveaux de qualification et de salaires, ce qui les a pénalisés au moment de la retraite.
"C'est gagné", a crié l'avocate Clélie de Lesquen-Jonas, les mains en l'air en signe de victoire. Mercredi 31 janvier, la SNCF a été condamnée en appel pour discrimination envers des cheminots marocains. Selon l'avocate, les cheminots ont en outre obtenu reconnaissance d'un "préjudice moral" pour les 848 "chibanis" qui poursuivaient la compagnie ferroviaire. "C'est un grand soulagement, une grande satisfaction", a-t-elle commenté, plus de douze ans après les premiers recours déposés aux prud'hommes.
En arabe, le mot chibani signifie "cheveux blancs". En France, il désigne les vieux travailleurs immigrés d'origine maghrébine. La SNCF a recruté environ 2 000 Marocains dans les années 1970, grâce à une convention signée entre la France et le royaume chérifien. Ils sont aujourd'hui à la retraite. La grande majorité des plaignants étaient contractuels et n'ont pas pu bénéficier du statut des cheminots, plus avantageux et relevant d'une caisse de retraite spécifique. Une centaine, naturalisés, a pu y accéder, mais en perdant leur ancienneté.
Ils accusaient donc la SNCF, qui conteste toute discrimination, de les avoir délibérément "cantonnés" aux plus bas niveaux de qualification et de salaires, ce qui les a pénalisés à l'heure de la retraite.
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