Cet article date de plus de six ans.

Réforme de la SNCF : "Un rapport à jeter au panier", sinon, "ce sera le blocage"

Sud-Rail, comme la plupart des autres syndicats, a vivement réagi au rapport sur l'avenir de la SNCF, remis jeudi au Premier ministre par Jean-Cyril Spinetta.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le syndicat Sud-Rail promet "le blocage" si le gouvernement s'inspire du rapport Spinetta sur l'avenir de la SNCF. (MAXPPP)

Les mots des syndicats traduisent la colère ambiante après la remise du rapport sur l'avenir de la SNCF, jeudi 15 février, au Premier ministre par Jean-Cyril Spinetta, ex-patron d'Air France. "Une attaque inédite contre le transport ferré public", réagit la CGT. C'est "une recherche de rentabilité à l'encontre du service public", d'après l'Unsa-ferroviaire. De son côté, la CFDT évoque "une rupture d'égalité des citoyens", tandis que Sud-Rail, le troisième syndicat de l'entreprise, estime que le rapport va carrément "mettre le feu à la SNCF".

La "sécurité" mise en avant par Sud-Rail

Dans le local parisien de Sud-Rail près de la gare Saint-Lazare, Aurélien Marchand, délégué du personnel et aiguilleur, n'a pas encore fini de ranger le matériel du rassemblement de jeudi sur le thème des salaires, qu'il doit se saisir de l'étude des mesures d'un rapport. "Un mauvais rapport qui est à jeter au panier. Si la réaction du gouvernement n’est pas celle-ci, ce sera la réaction sociale, le blocage", déclare le syndicaliste. Il juge inique la fermeture "des petites lignes" préconisée par le rapport, dans le cas où un maintien serait jugé trop coûteux. Aurélien Marchand estime aussi injuste la recommandation sur la fin du statut de cheminot à l'embauche. À ses yeux, cette mesure est même dangereuse, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence. Selon le représentant de Sud-Rail, le statut est une garantie d'indépendance de l'agent.

Dire non, c’est essentiel quand on travaille et notamment quand on fait des métiers de sécurité.

Aurélien Marchand, Sud-Rail

à franceinfo

Afin d'étayer sa démonstration, Aurélien Marchand donne l'exemple d'un collègue travaillant dans une société privée, Colas Rail. Le syndicaliste assure qu'il a été "licencié", il y a quelques mois, parce qu'il avait dit "non". "Il a refusé d’incorporer dans un train des wagons en surcharge. C’est interdit par la réglementation. Ce sont de choses qui peuvent amener à des déraillements", indique Aurélien Marchand.

Dans le cadre de la concertation qu'ouvrira le gouvernement la semaine prochaine, les syndicats, porteurs de colère, seront reçus lundi 19 février, au ministère des Transports.

Réactions syndicales au rapport Spinetta sur l'avenir de la SNCF - un reportage de Grégoire Lecalot

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.