Drogue : le port d'Anvers, nouvelle porte d'entrée de la cocaïne en Europe
Le port d'Anvers est devenu l'épicentre du trafic de cocaïne en Europe, un marché qui représente entre 50 et 60 milliards d'euros par an. Enquête.
Avec ses 12 millions de conteneurs par an et ses milliers de bateaux, le port d'Anvers (Belgique) s'étend sur une surface plus grande que la ville de Paris. Il est devenu la porte d'entrée de la cocaïne en Europe. Chaque jour, une centaine de conteneurs, considérés comme suspect, sont déroutés. Ils sont ensuite analysés par les douaniers, qui peuvent les ouvrir et les fouiller, parfois durant plusieurs heures. La mission est complexe, car la cocaïne se cache parfois dans des endroits insoupçonnés : dans une Cadillac, un frigo, au milieu de bananes ou dans des troncs d'arbres. "On doit s'adapter en permanence. Ils changent plus vite que nous on peut les trouver", commente Stephan Legein, administrateur général adjoint des douanes.
Explosion du nombre des saisies
Le nombre de saisies à Anvers a explosé, passant de 4,7 tonnes en 2013, à 89 tonnes en 2021. Une goutte d'eau de l'aveu des autorités, qui ne représenterait que 10 % de la drogue qui transite sur le port. Pendant 25 ans, Paul Meyer a été l'un des plus gros trafiquants d'Anvers. En présence d'une équipe de France Télévisions, il prouve que l'accès aux quais de déchargement est très simple, bien qu'ils soient en théorie interdits au public. Pour les trafiquants, s'attirer les services des agents du port est un jeu d'enfant.
À Anvers, le trafic de cocaïne est estimé à plus de 50 milliards d'euros par an, l'équivalent de 10 % du PIB de la Belgique. Déplacer un conteneur ou fermer les yeux peut ainsi rapporter gros. "On parle de 10 000 à 50 000, voire 70 000 euros", éclaircit Paul Meyer.
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