Transport routier : il manque de "40 000 à 50 000 personnes" dans ce secteur, alerte la fédération
L'activité, qui représente pourtant 90% du transport de marchandises en France, connaît une crise des vocations. Pour l'expliquer, les salaires peu attractifs et la haute mobilité qui effraie. La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) souligne pourtant la diversité des profils recherchés.
"Nous avons une situation de pénurie non seulement de conducteurs routiers, mais de personnels en général" en France dans ce secteur, "mais ça n'atteint pas la gravité de ce qui se passe au Royaume-Uni", indique Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) sur franceinfo lundi 27 septembre, alors qu’il manque en France "40 000 à 50 000 personnes". Au Royaume-Uni, il manque 100 000 chauffeurs routiers, selon l'Association britannique des transporteurs routiers. Le transport routier représente en France "90% du transport de marchandises".
franceinfo : La situation est-elle en France aussi compliquée qu'au Royaume-Uni ?
Florence Berthelot : Nous avons une situation de pénurie en France non seulement de conducteurs routiers, mais de personnels en général, cariste, opérateur logistique, mais ça n'atteint pas la gravité de ce qui se passe au Royaume-Uni. On estime aujourd'hui en France, sur l'ensemble des personnels qu’il manque entre 40 000 et 50 000 personnes.
Comment expliquez-vous ce manque de candidats ? Est-ce une question d’image, de communication ?
C'est une crise des vocations que nous avions constaté avant la crise sanitaire et qui a été un petit peu masquée par cette crise puisque certaines entreprises tournaient, mais d'autres ont été mises à l'arrêt. Et aujourd'hui, il y a une reprise de l'activité et il y a une certaine tension parce qu'il y a aussi un vieillissement des personnels qui sont aujourd'hui en poste. La formation, contrairement à ce qu'on pense, est assez pointue dans le secteur du transport routier. Pour être conducteur routier aujourd'hui, il ne suffit pas d'avoir le permis poids lourds. Il y a des formations initiales qui sont des formations continues, tous les cinq ans.
"C'est un métier qui est très qualifié, contrairement à ce qu'on pense."
Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiersà franceinfo
Peut-être qu’il y a aussi une méconnaissance dans les orientations des collèges, lycées ou des agences de Pôle emploi avec lesquelles nous travaillons.
Faut-il offrir de meilleur salaire pour rendre ce métier plus attractif ?
Oui, c'est une question qui est mise souvent en avant par les organisations syndicales. Ce qu'il faut remarquer néanmoins, c'est que la question des salaires se pose aussi dans les pays de l’Est, comme en Pologne ou en Roumanie, où ils ont des salaires très inférieurs aux nôtres. La question des salaires se pose alors certainement, mais il n'y a peut-être pas que ça. C'est peut-être la haute mobilité de ces activités qui peut peut-être effrayer certains candidats à nos emplois. Souvent, les gens ne voient que les départs toute la semaine, etc. Aujourd'hui, il y a des activités pour tout le monde, il y a des activités où on ne se déplace pas comme dans la logistique. On travaille dans des entrepôts. Il y a des activités où on part le matin et on revient le soir, on a toute la livraison urbaine. Donc il y a une très grande diversité d'offres d'emploi qui peut répondre aux attentes des personnes en demande. Le transport routier, qui est une activité essentielle à notre pays, on l'a vu pendant le premier confinement, représente 90% du transport de marchandises en France.
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