Norvège : une compagnie de navires va remplacer le fioul par du biogaz issu des restes de poissons
La compagnie Hurtigruten, qui assure notamment la desserte des petits ports de Norvège, cherche à améliorer l'image d'un secteur critiqué pour ses effets néfastes sur le climat et la qualité de l'air.
Des restes des poissons plutôt que du fioul pour propulser des navires ? C'est ce que va faire la compagnie norvégienne Hurtigruten, qui cherche ainsi à améliorer l'image d'un secteur critiqué pour ses effets néfastes sur le climat et la qualité de l'air. Les restes de production de l'industrie de la pêche et de l'élevage de poissons seront mélangés à d'autres déchets organiques afin de créer un biogaz qui sera liquéfié et remplacera le fioul, indique la compagnie lundi 26 novembre. Les navires d'Hurtigruten sont des express côtiers, qui assurent le transport de voyageurs et de marchandises sur toute la côte norvégienne, entre Bergen au Sud et Kirkenes au Nord. Des navires d'Hurtigruten sont également utilisés pour des croisières dans l'Arctique et l'Antarctique.
"Ce que d'autres considèrent comme un problème, nous l'envisageons comme une ressource et une solution", a déclaré le directeur général d'Hurtigruten, Daniel Skjeldam. "En utilisant le biogaz pour alimenter ses navires, Hurtigruten devient la première compagnie du secteur à propulser ses bateaux à l'aide de carburants exempts de combustibles fossiles", a-t-il ajouté.
Hurtigruten, qui exploite aujourd'hui une flotte de 17 navires, souhaite équiper "au moins" six de ses navires de systèmes de propulsion biogaz et de batteries associés à des moteurs à gaz naturel liquéfié (GNL), la plus propre des énergies fossiles. La Norvège, où des bus roulent déjà au biogaz, dispose d'industries piscicole et forestière très développées, générant d'importants volumes de déchets organiques.
Le fioul, bon marché mais très polluant
Cette annonce survient alors que le secteur des navires de croisière est vivement critiqué pour son empreinte climatique et sa contribution à la qualité de l'air. Un gros navire de croisière propulsé au fioul lourd, carburant peu onéreux mais très polluant, émet quotidiennement autant de particules fines qu'un million de voitures, selon l'organisation allemande de défense de l'environnement Nabu. Les navires d'Hurtigruten sont néanmoins des navires beaucoup plus petits que ces énormes bateaux.
Lundi, la justice française a pour la première fois condamné une compagnie de croisière et l'un de ses capitaines pour avoir enfreint les normes environnementales. Après avoir été épinglé avec du fioul trop polluant, le capitaine de l'Azura exploité par le leader mondial du secteur, l'américain Carnival, a été condamné à 100 000 euros d'amende, dont 80 000 devront être acquittés par son employeur.
La Norvège, quant à elle, a décidé d'appliquer d'ici 2026 au plus tard une exigence de "zéro émission" pour les navires de croisière et les ferries naviguant dans ses célèbres fjords classés au patrimoine mondial de l'Unesco.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.