Vélib' : les agents en grève accusent Smovengo de recourir à des intérimaires pour "court-circuiter" le mouvement
Le recours au travail intérimaire en cas de grève est interdit par le Code du travail.
Pour Smovengo, le fiasco semble sans fin. L'opérateur chargé du déploiement du nouveau Vélib' depuis le 1er janvier à Paris accumule un gros retard dans la mise en place des vélos en libre-service. Au-delà de cette mise en service chaotique, une partie du personnel de Smovengo poursuit sa grève, vendredi 27 avril. La cinquantaine de salariés réclame les mêmes avantages sociaux que chez JCDecaux, l'ancien opérateur de Vélib'.
"La seule réponse aux salariés mobilisés contre leurs conditions de travail, en guise de compensation, fut 27 centimes en plus sur le panier repas ! Non, ce n'est pas un poisson d'avril. Nous attendions des propositions et non une telle provocation", ont expliqué les grévistes, jeudi. Et le mouvement social risque de se durcir car les agents en grève accusent Smovengo d'avoir recours à des intérimaires pour les remplacer.
Une pratique illégale
"Les intérimaires recrutés en totale infraction au Code du travail (…) transfèrent discrètement, avec des camions de location, des Vélib' hors-service des stations parisiennes vers une fourrière en Seine-Saint-Denis", raconte un gréviste à franceinfo. Pour appuyer ces accusations, un agent gréviste diffuse la photo d'un utilitaire France Cars, une entreprise de location de véhicules, dans lequel on peut voir des Vélib' entreposés.
"[Des agents intérimaires] font exactement les mêmes tâches que celles que nous accomplissons sur le terrain en temps normal", assure un gréviste à franceinfo. Il dénonce un "contournement de la grève", un "tour de passe-passe lamentable" et un "énième scandale" touchant Smovengo.
C'est tellement la panique qu'ils sont prêts à tout, y compris passer outre le Code du travail. Ils n'ont plus de limites.
un agent Vélib' grévisteà franceinfo
Le recours aux intérimaires s'apparente en effet à une tentative, de la part de l'employeur, de priver les grévistes de l'efficacité de leur mouvement. Cette pratique est interdite par l'article L1251-10 du Code du travail. Contacté par franceinfo, Smovengo n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.
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