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Vente à perte de carburants : la compensation pour les stations indépendantes doit être "sérieuse, pas pour faire plaisir", déclare le syndicat Mobilians

Le ministre de l'Economie va travailler sur un fonds de compensation pour les indépendants, incapables de vendre à perte, contrairement aux hypermarchés.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le gouvernement veut permettre aux stations de vendre à perte à partir de décembre 2023, et pour une durée de six mois. (THEO CAUBEL / FRANCE BLEU PERIGORD)

La compensation pour les stations indépendantes doit être "sérieuse, pas pour faire plaisir", a déclaré lundi 18 septembre sur franceinfo Francis Pousse, président national de la branche Distributeurs Carburants et Énergies Nouvelles au syndicat Mobilians, et propriétaire d’une station Esso à Arnage, dans la Sarthe. Des compensations sont prévues pour les stations-service indépendantes, en raison des ventes à perte que veut autoriser le gouvernement, et sur lesquelles les indépendants pourraient ne pas pouvoir s'aligner, face aux hypermarchés notamment. Un projet de loi doit être débattu à l'Assemblée en octobre.

franceinfo : Qu'est-il ressorti de votre réunion avec Bruno Le Maire, Agnès Pannier-Runacher et Olivia Grégoire ?

Francis Pousse : Nous avons posé un constat, à savoir qu'il y a un vrai danger pour les stations-service que je représente, en particulier celles en dehors du réseau Total, qui a déjà son opération à 1,99 euro le litre. Le ministre de l'Economie a acté qu'on allait travailler à un fonds de compensation. Il s'agirait de compenser chaque litre non vendu à cause de ces opérations à perte potentiellement dangereuses des grandes surfaces. Il faut qu'on travaille pour acter les montants et les budgets. Nous avons aussi obtenu la réactivation d'un fonds d'aide à la transition énergétique et à la transition économique, de façon à ce que nos stations soient encore en vie pendant plusieurs années pour distribuer des carburants fossiles, mais aussi des carburants nouveaux.

Sur quelle base va être calculée cette compensation ? 

J'ai précisé qu'il fallait une indemnisation sérieuse. Si on se contente de quelques centimes, ce n'est pas possible. Au-delà de la perte de la vente de carburant, vous avez toutes les activités annexes qui seront impactées par la non fréquentation des stations. J'ai donc rappelé qu'il ne fallait pas que ce soit juste pour nous faire plaisir.

N'est-ce pas reculer pour mieux sauter ?

Certes. On sait très bien que la hausse du prix du carburant ne va pas s'arrêter. On sait aussi très bien que l'on doit sortir du tout pétrole, bien évidemment. Mais là, les conditions sont différentes. On nous dit que pendant six mois les grandes surfaces pourront vendre à perte. Les petites ne pourront pas suivre. Donc on est dans un domaine complètement différent de notre concurrence habituelle. Si les grandes surfaces utilisent en partie ce dispositif, on va creuser les écarts de prix entre nos stations et celles-là. Fatalement, on aura des évasions de volume très importantes.

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