L'ancien ministre Christophe Castaner critiqué pour son rôle de conseiller auprès de Shein, géant chinois de la mode express
Ministre de l'Intérieur entre 2018 et 2020, Christophe Castaner siège depuis peu au sein du conseil social et environnemental de Shein, cette marque chinoise de vêtements qui inonde le marché français. Shein, c'est un million d'habits produits par jour, soit entre 15 et 20 000 tonnes de CO2. Pour limiter cette mode jetable polluante, une proposition de loi est étudiée actuellement en France pour sanctionner financièrement les mauvais élèves de l'industrie textile.
Directement visé, le groupe Shein a tenté d'empêcher que le texte soit soutenu par les parlementaires. "Au moment où la loi doit passer à l'Assemblée nationale, ils ont pris contact avec un grand nombre de députés, soit pour un rendez-vous physique, soit pour un rendez-vous en visioconférence, pour justement essayer de les convaincre de ne pas voter cette loi", explique Anne-Cécile Violland, députée Horizons.
Christophe Castaner insiste sur son indépendance
Mais à l'Assemblée, la loi a été adoptée à l'unanimité en mars dernier. Elle doit maintenant être validée par le Sénat. Christophe Castaner pourrait-il user de ses anciennes relations ? "A-t-il été choisi pour son expérience politique ? Sans doute. De ce fait, sa force est sans doute dans son réseau. Et là, je vois clairement une action de la part de Shein pour pouvoir stopper cette loi", répond Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter.
Contacté, Christophe Castaner insiste sur son indépendance. Il affirme être un simple conseiller, soulignant qu'il n'a "pas été recruté". Questionné sur une possible action de lobbying, l'ancien président du groupe macroniste à l'Assemblée nationale ne nous a pas répondu. Chez Shein, une source interne nous confirme que Christophe Castaner sera rémunéré pour ses conseils en matière d'environnement, mais en aucun cas, nous assure-t-on au service presse, pour son carnet d'adresses.
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