: Vidéo En Nouvelle-Zélande, 62% des rivières dépassent les seuils sanitaires à cause de l'industrie laitière
En dépit de la pollution massive des cours d'eau qu’il provoque, le gouvernement néo-zélandais n'entend pas abandonner l'élevage laitier, très rentable. Et pour masquer les dégâts environnementaux, il a changé les niveaux d'évaluation affichés sur les cartes d'analyse… Extrait de l'enquête de "Cash Investigation" sur les produits laitiers, diffusée le 16 janvier sur France 2.
"Je sais que l'élevage laitier est un gros business, mais s'ils ne savent pas faire de l'argent sans polluer, alors, il faut trouver autre chose, dit un Néo-Zélandais. Pourquoi ma fille devrait-elle payer pour ça, elle et les générations futures ?" La Nouvelle-Zélande est aujourd'hui en plein dilemme : développer encore les gigantesques élevages laitiers ou préserver l'environnement ? C'est l'un ou l'autre…
A l'université Massey, le biologiste et spécialiste des cours d'eau Mike Joy alerte depuis dix ans sur les dangers environnementaux liés à l'industrie laitière. Une pollution massive : 62% des rivières néo-zélandaises dépassent les seuils sanitaires. Le scientifique a notamment élaboré des cartes qui indiquent le niveau des nitrates dans l'eau : "Tout ce qui est orange, rouge et rouge foncé dépasse la limite autorisée. Toutes ces zones rouge foncé sont les régions laitières et elles dépassent toutes la limite…"
La pollution ne colle pas avec l'image écolo des campagnes touristiques
Ces cartes mettant en évidence la très importante pollution ne colle pas vraiment avec l'image écolo des campagnes touristiques du pays : "Laissez-nous vous emporter. Laissez-nous vous réveiller de l'intérieur. Vos rêves sont ici. Ils vous attendent." Et la publicité se termine par le slogan : '100% Pure New Zealand.'" Comme il n'est pas question d'abandonner l'élevage laitier, parce que ça rapporte, alors, le gouvernement a changé le nuancier des cartes. Avec vingt couleurs utilisées avant, le nuancier n'en affiche plus que quatre.
"Voici les nouveaux seuils, explique Mike Joy. Désormais, nous avons le A, le meilleur, qui est vert foncé. Maintenant, c'est excellent presque partout. Il y a des zones qui sont différentes en vert clair, de niveau B. Ce qui était au-dessus du seuil est maintenant A-B. Voilà à quel point, ils ont changé la limite. C'est comme les limitations de vitesse. Avec, c'était limité à 50 km/h et là, on est passé à 690 km/h… Donc, ça ne s'améliore pas, mais ils disent que c'est positif. C'est fou ! Quelques cas extrêmes auront peut-être une amende, mais pour tous les autres, ça passe !
"Produits laitiers : où va l'argent du beurre ?", une enquête de Jean-Baptiste Renaud diffusée mardi 16 janvier 2018 sur France 2.
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