Appel à la vigilance aux utilisateurs de distributeurs de billets après le démantèlement d'un réseau de piratage
Plusieurs milliers de cartes bancaires ont été piratées en France. "La seule parade : cacher avec sa main le code secret au moment du retrait", selon un lieutenant-colonel de gendarmerie.
Soyez prudents lorsque vous allez retirer de l'argent à un distributeur automatique de billets. Les gendarmes ont martelé, mardi 24 mai, un appel à la vigilance : un réseau de piratage de milliers de cartes bancaires, portant sur environ un million d'euros, a été démantelé.
Depuis mercredi, treize personnes ont été interpellées. Parmi elles, huit ont été mises en examen et quatre ont été placées en détention dans le cadre de l'enquête sur des faits d'abord signalés en avril 2013 à Mimizan (Landes), puis quasiment dans tout le sud de la France, a indiqué le parquet de Bordeaux mardi. Le parquet donnait en effet le détail d'une opération révélée la veille.
Un système "totalement invisible"
Les interpellations sont intervenues dans le Sud-Ouest, mais surtout en Provence-Côte d'Azur. A la tête du réseau, un homme de 54 ans qui demeure entre la France et l'Italie. Déjà condamné par le passé, il avait appris la technique du "skimming" en fréquentant un codétenu kosovar en prison. Il avait aussi rencontré en détention celui qui est devenu "l'informaticien" du réseau. Il faisait travailler ses filles âgées d'une vingtaine d'années et son ex-compagne.
Ils réalisaient des moules de distributeurs de billets et fabriquaient un double à l'identique, équipé d'un lecteur de bandes magnétiques et d'une micro-caméra, qui prenait les images du code secret tapé par l'utilisateur. Puis l'informaticien, à partir de ces données, réencodait des cartes vierges ou de banales cartes de fidélité.
"Seule parade : cacher avec sa main le code secret au moment du retrait"
Des "mules" du réseau allaient alors retirer de l'argent, le plus souvent à l'étranger : Thaïlande, Allemagne, Pérou, Etats-Unis... "Car cela leur donnait des délais, c'est beaucoup plus difficile d'aller enquêter à l'étranger, de récupérer des images de caméras de vidéo-surveillance, etc.", a précisé le lieutenant-colonel de gendarmerie de la section de recherches de Pau chargée de l'enquête. Les fraudeurs présumés prenaient soin de n'utiliser les cartes que longtemps après la captation, le temps que les archives de vidéosurveillance des distributeurs soient détruites.
"On ne peut pas s'en rendre compte, le système de captation de données est totalement invisible pour l'usager", avec une caméra de la taille d'une tête d'épingle, a relevé la procureure de la République de Bordeaux. "La seule parade : cacher avec sa main le code secret au moment du retrait, car sans ce code la carte piratée est inutilisable", a précisé le lieutenant-colonel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.