Les cinq départements que le Front national peut gagner au second tour
Le FN n'a pas perdu l'espoir de diriger pour la première fois un exécutif départemental. C'est le cas dans le Vaucluse, le Gard, l'Aisne, l'Oise et le Pas-de-Calais.
Malgré un score en deçà de ses attentes au premier tour des élections départementales (25,24% sur la France entière), dimanche 22 mars, le Front national n'a pas perdu l'espoir de diriger pour la première fois un exécutif départemental. Selon les décomptes de francetv info, une victoire du FN est encore possible dans cinq départements : le Vaucluse, le Gard, l'Aisne, l'Oise et le Pas-de-Calais. Tour d'horizon des forces en présence avant le second tour.
Le Vaucluse
Le Front national domine largement le premier tour dans le fief de Marion Maréchal-Le Pen, où il culmine à 37,40% des suffrages, loin devant les listes de l'UMP ou d'union de la droite (22,32%) et celles du PS ou d'union de la gauche (22,18%). Le FN peut déjà compter sur deux élus dans le canton du Pontet : Joris Hébrard, dont l'élection à la mairie a été invalidée, a gagné dès dimanche son fauteuil au conseil départemental, aux côtés de son binôme Danielle Brun.
Les binômes frontistes seront présents au second tour dans tous les autres cantons, dont 11 où ils sont arrivés en tête, parfois très largement comme à Carpentras (47,23%). L'enjeu dimanche prochain résidera dans les affrontements avec la Ligue du Sud de Jacques Bompard, solidement implantée dans certains cantons et qui pourrait transformer le second tour en un duel fratricide à l'extrême droite.
Le Gard
La terre d'élection de Gilbert Collard offre également de beaux scores au Front national, en tête dans le département (35,54%), loin devant les listes de l'UMP et d'union de la droite (22,20%) et celles du PS et d'union de la gauche (15,77%). Les binômes frontistes se qualifient dans 22 des 23 cantons, le dernier ayant été pourvu dès le premier tour avec la victoire d'un duo communiste.
La partie est toutefois loin d'être gagnée d'avance pour les candidats FN, puisqu'ils n'arrivent en tête que dans 13 de ces cantons, en passant certes près de l'élection à Beaucaire (49,28%), ville sous pavillon frontiste. De multiples configurations sont à prévoir pour le second tour, avec 6 triangulaires, 7 duels gauche-FN et 9 duels droite-FN.
L'Aisne
C'est devenu l'une des terres d'implantation du FN ces dernières années. Dans l'Aisne, le Front national compte déjà deux élus, dès le soir du premier tour, alors que le PS est assuré de perdre sa majorité.
Pour dimanche prochain, tout est encore possible pour le parti de Marine Le Pen puisque les binômes frontistes sont qualifiés dans les 20 autres cantons, dont 15 où ils sont arrivés en tête. Autre élément positif pour le FN : le nombre important de triangulaires – huit au total –, une configuration potentiellement plus favorable que les duels. Certains candidats de gauche pourraient toutefois se désister pour faire barrage au parti d'extrême droite.
L'Oise
L'Oise, comme le reste de la Picardie, a placé le Front national en tête de ces élections départementales, avec 35,11% des voix, devant les listes de l'UMP ou de l'union de la droite (29,97%). Relégué loin derrière à la troisième position, le PS est d'ores et déjà assuré de perdre le département.
Tout reste possible sur le papier pour le Front national, qualifié au second tour dans l'ensemble des cantons, dont 14 où il se présente en tête. Pour autant, c'est la droite qui devrait profiter de la déroute socialiste pour rafler la mise.
Le Pas-de-Calais
Sans surprise, le Front national arrive en tête dans ce département, où Marine Le Pen s'est implantée. Avec 35,63% des voix, il devance le PS et ses alliés (27,46%) et les binômes d'union de la droite ou de l'UMP (18,5%).
Les candidats frontistes sont qualifiés dans tous les cantons, à l'exception de celui de Saint-Omer, où le binôme d'union de la gauche a été élu dès le premier tour. Ils arrivent même en tête dans 22 des 39 cantons que compte le département, et manquent d'un cheveu la victoire à Hénin-Beaumont. Dans 16 cas sur 22, les binômes FN arrivés en tête devront affronter un binôme de gauche en duel. Dans cinq cas, ils participeront à une triangulaire.
La clé du second tour résidera donc, dans chaque canton, dans les reports de voix des composantes de gauche éliminées au premier tour, mais surtout dans l'attitude des électeurs de droite. Ces derniers joueront-ils le jeu du front républicain en se reportant sur les candidats de gauche, ou seront-ils tentés par le vote frontiste ? A moins qu'ils ne se conforment à la consigne du "ni-ni" prônée par Nicolas Sarkozy.
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