"Je vote Marine Le Pen, je suis pour Marine Le Pen et je resterai Marine Le Pen" : la présidente du RN fait sa rentrée en terrain conquis à Fréjus
À l’occasion de son discours de rentrée dimanche à Fréjus (Var), Marine Le Pen veut donner le coup d’envoi de sa campagne pour les élections européennes de mai prochain.
Marine Le Pen fait sa rentrée à Fréjus (Var) dimanche 16 septembre. Son parti, le Rassemblement national (RN), n’organise pas d’université d’été cette année, mais compte bien se lancer dès aujourd’hui dans les élections européennes, prévues en mai prochain.
Située entre Cannes et Saint-Tropez, la ville de Fréjus, 52 000 habitants, est un terrain conquis pour Marine Le Pen : elle y a obtenu 50,71% des suffrages au second tour de la présidentielle. "C’est quelqu’un d’extraordinaire et de génial", confie Jennifer, jeune Varoise de 26 ans, convaincue par le discours de Marine Le Pen sur un sujet en particulier : "Tous ces immigrés qui sont en France", dit-elle. "J’ai envie qu’ils partent. Ils foutent un peu le bordel chez nous, excusez-moi de parler comme ça mais c’est la vérité. Ils frappent, ils volent les gens, c’est de pire en pire. Il y en a trop, beaucoup trop", poursuit-elle. La jeune femme ira "évidemment" voter le 26 mai au scrutin européen et peu importe les affaires judiciaires, les mises en examen et la nouvelle convocation de Marine Le Pen dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants au Parlement européen : "Tout ça ne m’intéresse pas. Je vote Marine Le Pen, je suis pour Marine Le Pen et je resterai Marine Le Pen."
"Porter les valeurs" du parti
Dans cette affaire, la justice a saisi deux millions d’euros d’aides publiques au parti, déjà très endetté. Une urne a d’ailleurs été installée à la permanence du RN. L’appel aux dons a permis, d’après le parti, de récolter environ 650 000 euros. Pas de quoi se permettre d’organiser un grand week-end de rentrée, mais tant pis, estime Fabrice Curti, délégué de la 5e circonscription du Var : "Je ne pense pas qu’on puisse construire grand-chose avec des regrets. Nous sommes déjà très contents de pouvoir accueillir notre présidente à Fréjus, sur un territoire qui lui est favorable."
Ce qui est important, ce sont les valeurs qui nous portent, derrière notre présidente et le combat qui est à venir.
Fabrice Curtià franceinfo
Avant le discours de Marine Le Pen dimanche après-midi, le théâtre de Fréjus accueille tout le week-end plusieurs centaines d’élus locaux, venus d’un peu partout en France, pour suivre un séminaire de formation. Wallerand de Saint-Just est là. Et le trésorier du parti n’est pas affolé du tout par ces difficultés : "Au contraire, on a l’impression qu’il y a beaucoup de nouveaux adhérents qui nous disent ‘on adhère parce qu’il y a la persécution judiciaire, parce que vous avez des difficultés et on vient vous aider.’"
Plusieurs dizaines de conseillers régionaux ont tout de même renoncé à faire le déplacement, pourtant remboursé au titre des indemnités de formation. Jordan Bardella, le chef de file des jeunes du parti, lui, est venu : "La ville est propre, bien entretenue, je pense qu’il fait bon vivre. Comme dans toutes les villes du Rassemblement national d’ailleurs. Je crois que Fréjus, comme Beaucaire, comme Hénin-Beaumont, sont des vitrines de ce que nous pourrions faire demain à la tête du pays, à savoir baisser les impôts, développer la vie culturelle, faire baisser l’insécurité de manière importante et y faire régner le ‘vivre en paix’."
L'heure des alliances ?
Tous au RN en sont convaincus : le mouvement de fond a commencé en Europe, Italie, Hongrie, Autriche, où Marine Le Pen va tenter de nouer des alliances dans les prochains mois. Mais pour gagner des alliés, il en faut aussi en France. Pour Thierry Rogister, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, "l’union des droites n’est pas une option. C’est une obligation". Selon lui, le Rassemblement national a "effectivement des possibilités de relations tout à fait normales avec le Parti chrétien démocrate, avec Sens commun, avec naturellement Debout la France."
Sauf que Marine Le Pen assure qu’elle ne croit pas à l’union des droites. D’ailleurs, Nicolas Dupont-Aignan compte bien se lancer de son côté dans ces européennes et même séduire une partie des électeurs du Rassemblement national, à l'image de Mathilde, qui confie sa préférence aujourd'hui pour le souverainiste et assure qu’elle ne votera plus Marine Le Pen. "Je l’ai aimée, mais je ne l’aime plus. Elle m’a beaucoup déçue après le débat du deuxième tour", lance-t-elle. Une difficulté de plus pour Marine Le Pen et son parti, même si les sondages et l’évolution du paysage politique en Europe les incitent à aborder avec optimisme la bataille qui commence.
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