La dissolution et la campagne des législatives françaises vues par les médias ukrainiens

Franceinfo parcourt le monde pour voir comment les autres pays jugent le bouleversement politique que connaît la France après la dissolution. En Ukraine, on en parle, sans pour autant que ça fasse la Une des journaux.
Article rédigé par Mathilde Dehimi - Yashar Fazylov
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'annonce de la dissolution par Emmanuel Macron a surpris tout le monde, à travers le monde. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Dans les médias ukrainiens, des articles rapportent les faits de campagne d'Emmanuel Macron, de Jordan Bardella... En revanche, rien n'est dit sur le Nouveau Front populaire. Dans un commentaire écrit, envoyé mercredi 26 juin à l’AFP, le président Volodymyr Zelensky s’est dit convaincu que, quelque soit le gouvernement issu des législatives, il maintiendrait son soutien à l’Ukraine et resterait attaché aux valeurs européennes.

Même si la défense reste une prérogative du président en France, les Ukrainiens s’interrogent sur les conséquences d’un changement éventuel de gouvernement concernant les budgets votés pour leur venir en aide et sur la montée de l’extrême droite en France.

La dissolution découverte en direct à la télévision ukrainienne

L’annonce de la dissolution sèche en direct l’analyste politique, Vitaly Portnikov. Il se reprend ensuite pour expliquer l’histoire de l’arc républicain français. "Ils se sont toujours tous réunis : la droite, la gauche, la droite modérée, l'ultra-gauche... pour ne pas laisser passer au pouvoir le Front national, et désormais le Rassemblement national. Emmanuel Macron compte sur ce même effet pour freiner la marche de Marine Le Pen vers le pouvoir" explique l'analyste. 

"Bardella a déclaré qu'en tout cas, pour lui, le soutien de l'Ukraine est important"

Marine Le Pen est connue en Ukraine et n’est pas populaire pour ses positions pro-russes et pour avoir validé l’occupation de la Crimée. Les Ukrainiens en revanche découvrent Jordan Bardella. Alim Alyev, directeur adjoint de l’Institut culturel ukrainien, a bien noté des changements dans le programme RN : "Bardella a déclaré qu'en tout cas, pour lui, le soutien de l'Ukraine est important. Il a ensuite commencé à parler des lignes rouges qu'on ne peut pas dépasser selon lui, comme les missiles à longues portées".

"Mais de telles déclarations, on les a déjà entendues de la part de nombreux politiciens qui ne voulaient pas à l'époque nous fournir d'autres armes. Souvent, pendant les élections, le niveau de populisme augmente beaucoup" observe Alim Alyev, qui compte surtout sur l’Union européenne pour maintenir l’aide à l’Ukraine. Il invite, s’il est nommé, Jordan Bardella sur la ligne de front pour mesurer les horreurs de la guerre. 

La dissolution et la campagne des législatives françaises vues par les médias ukrainiens par Mathilde Dehimi et Yashar Fazylov

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