Législatives 2024 : "Depuis une vingtaine d’années, on a un nouveau profil de sportifs qui s’engagent", explique un historien du sport
Les prises de paroles de Marcus Thuram, de Kylian Mbappé et de centaines de signataires d’une tribune dans L’Équipe pourraient-elles avoir un effet sur le prochain scrutin ? "C’est toujours difficile à mesurer", tempère Michaël Attali, chercheur, historien du sport et professeur à Rennes-2. "Pendant très longtemps, les sportifs ont eu une très faible part dans le positionnement politique. Tout ça renvoie à ce mythe de l’apolitisme du sport", poursuit-il. "Depuis une vingtaine d'années, à partir de 2002 et l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour, on a un nouveau profil de sportifs qui prennent la parole, qui s’engagent et qui jouent leur rôle de citoyens", observe-t-il. Selon lui, les jeunes pourraient peut-être être touchés par ces prises de parole.
Un "apolitisme du sport"
Les exemples de sportifs engagés en France sont peu nombreux. Pour Michaël Attali, l’"apolitisme du sport" a une fois de plus été illustré par la réaction de la Fédération française de football, précédée d’un "recadrage" de son président. Mais aussi un "processus de décrédibilisation" de Kylian Mbappé, attaqué par Julien Odoul parce que "privilégié". Michaël Attali estime que ces réactions "disent aussi beaucoup de choses dans la manière dont certains responsables politiques considèrent le sport, comme un aimable amusement."
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