Alliance LR-RN : "Depuis de nombreuses années, le parti LR ne sait plus très bien où il habite", constate Eric Woerth
"À un moment donné il fallait que les choses sortent. LR, depuis de nombreuses années, ne sait plus très bien où il habite", a réagi mardi sur franceinfo Eric Woerth, député sortant Renaissance de l'Oise et candidat à sa réélection après l'annonce d'Eric Ciotti, président des Républicains, de voir émerger une alliance entre son parti et le Rassemblement national pour les élections législatives.
Eric Woerth n'est "pas surpris" de l'annonce d'Eric Ciotti. Il juge que son ancien parti "devenait idéologiquement incompréhensible et surtout peu créatif". "C'est pour ça que j'en suis parti", précise l'ancien député de la majorité. "Rien ne sort plus de LR depuis des années. Moi j'ai cherché à combattre cela, mais je n'y suis pas arrivé. D'autres sont partis également pour les mêmes raisons."
"Il y a des masques qui tombent", constate Eric Woerth qui pointe qu'"une partie de LR a envie de pactiser avec l'extrême droite". Si peu de personnalités des Républicains n'ont pour l'instant pas affiché leur volonté de partir c'est, selon lui, parce que "cela doit faire peur".
"Je pense qu'Eric Ciotti a dû réfléchir à son annonce et qu'il n'est pas tout seul", estime l'ancien LR. Il salue par ailleurs "l'expression de Gérard Larcher et celle de François Baroin" qui est "naturelle et conforme à leurs convictions". Eric Woerth souligne encore la "fracturation des Républicains qui était un grand parti gaulliste et qui aujourd'hui ne l'est plus. Il y a des individus, des individualités, il n'y a plus de parti en tant que tel, et ça c'est depuis nombreuses années".
"On combat l'extrême droite et l'extrême gauche"
La majorité "a besoin de tout le monde" pour les législatives, plaide le député sortant Renaissance : "On combat l'extrême droite, on combat l'extrême gauche. Il faut évidemment beaucoup de beaucoup de monde." Il reconnaît que "la situation politique est pleine de colère". Mais il rappelle que, "si les solutions simplistes marchaient, ça se saurait. On les essaierait tout de suite, mais ce n'est pas le cas et tout le monde s'en rend compte. Gouverner, c'est beaucoup plus compliqué qu'on ne le croit".
"Une dissolution, c'est un choc et les chocs provoquent des révélations, ajoute encore Eric Woerth. Et la fracture de LR, elle se révèle parce qu'il y a un choc." Il prévient que "les extrêmes, ce n'est pas une solution pour le pays". L'ancien député prône "le message sur le fond" qui "doit être fort". Et il attend l'intervention d'Emmanuel Macron mercredi. "Le président de la République va demain préciser les choses sur ce qu'il attend des trois années de son mandat, avec une majorité derrière solide pour la mettre en place."
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.