Législatives 2024 : "Parler de guerre civile" comme le fait Emmanuel Macron "c'est complètement surréaliste", réagit Jean-Philippe Tanguy

"Parler de guerre civile" comme le fait Emmanuel Macron, "c'est complètement surréaliste", dénonce ce mardi sur France Inter Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national sortant de la quatrième circonscription de la Somme et candidat à sa réélection. Il réagit aux propos tenus par Emmanuel Macron, dans le podcast Génération Do It Yourself. À moins d'une semaine des élections législatives, le président de la République met en garde contre les programmes des "deux extrêmes" qui mèneront selon lui, "à la guerre civile".

Des mots en direction de La France insoumise et du Rassemblement national. Selon lui, LFI propose "une forme de communautarisme [...] mais ça c'est la guerre civile derrière". Concernant le RN, Emmanuel Macron estime que l'extrême droite "renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, c'est en ça qu'elle divise et qu'elle pousse à la guerre civile". "C'est parfaitement irresponsable", dénonce Jean-Philippe Tanguy. Selon lui, "tout ce que dit monsieur Macron est faux". Le député sortant du RN assure qu'"aucune mesure défenue par Marine Le Pen ou par Jordan Bardella ne renvoie les gens à leur religion ou leur origine présumée".

Emmanuel Macron "n'a tiré aucune leçon"

Il repète que "tout ça, c'est n'importe quoi" car "toutes les Françaises et tous les Français ont les mêmes droits, évidemment et les étrangers en situation régulière et qui respectent nos lois seront parfaitement traités comme il se doit, c'est évident", promet Jean-Philippe Tanguy. Le RN "fera rétablir l'ordre pour les personnes qui ne respectent pas les lois de la République", ajoute-t-il.

Il pense qu'Emmanuel Macron "culpabilise sans doute" à cause "par exemple, des émeutes qui ont défiguré la France, nos villes l'année dernière" après la mort de Nahel, tué par un tir de policier. "Il n'a tiré aucune leçon", lance-t-il.

Une mesure du programme du Rassemblement national vise bien l'origine de certains Français. Le parti souhaite interdire des "emplois sensibles" ou "stratégiques" à des binationaux. Cela ne concernera pas des binationaux originaires d'un autre pays de l'Union européenne "parce que constitutionnellement ce serait totalement impossible du fait des traités Maastricht et de Lisbonne, le droit communautaire l'interdirait", explique Jean-Philippe Tanguy. Le député sortant du RN "tient à rassurer", "cela concernera un nombre de poste très limité". Il "trouve que cela prend des proportions dans le débat public".

L'interdiction du voile dans l'espace public appliquée après 2027

Le Rassemblement national a toujours l'intention d'interdire aux femmes de porter le voile dans l'espace public mais "ce ne sera pas appliqué tout de suite", a précisé Jean-Philippe Tanguy. Si le RN arrive au pouvoir après les élections législatives, le parti "fera voter la loi de lutte contre l'islamisme avec des mesures très fortes pour faire fermer les mosquées séparatistes, lutter contre l'obscurantisme islamiste à tout niveau et l'interdiction du voile sera une des dernières étapes".

"Nous appliquerons les premières étapes de cette lutte sous le mandat de Jordan Bardella Premier ministre et si Marine Le Pen obtient la présidence, nous finirons l'application de ce programme."

Jean-Philippe Tanguy, député RN

à France Inter

Dès 2012, Marine Le Pen s'est prononcée, au nom du principe de laïcité, pour l'interdiction de tous les signes religieux ostentatoires comme le voile et la kippa dans l'espace public (dans la rue, les commerces, les transports en commun ...). Une mesure réitérée lors de la présidentielle en 2022. Désormais, le RN cible uniquement le voile et plus la kippa. "Nous considérons le voile non pas comme un signe religieux, mais comme le signe de la doctrine islamiste", justifie Jean-Philippe Tanguy. "C'est insupportable pour les valeurs de la République", fustige-t-il. Il estime qu'on ne peut pas "considérer que ce signe est tolérable et qu'il doit continuer à se répandre contre les libertés des femmes et ensuite contre les libertés de tout le monde, puisque ce n'est que la première étape de la soumission psychologique et culturelle de nos libertés". 

4e circonscription de la Somme

• Vincent JACQUES
  Les Républicains
• Anthony GEST
  Ensemble ! (Majorité présidentielle)
• Elodie HÉREN
  Union de la gauche
• Guy VITOUX
  Extrême gauche
• Jean-Philippe TANGUY
  Rassemblement National