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"Les clés, c'est elle qui les tient" : à Marseille, les électeurs de Samia Ghali face au casse-tête du "3e tour" des municipales

Les tractations vont bon train à Marseille, où ni la gauche ni la droite n'ont remporté de majorité absolue au second tour des élections municipales dimanche. Une personnalité peut faire basculer la mairie : Samia Ghali, ancienne socialiste, qui garde secrets pour l'instant ses projets.

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Affiches de campagne des municipales 2020 à Marseille. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Entre deux parties de pétanque, les électeurs de Samia Ghali, à Marseille s'interrogent. Son choix sera forcément décisif, reconnaît Alain : "Les clés, c'est elle qui les tient, elle tranchera en son âme et conscience." La situation à Marseille est inédite : aucun parti n'a récolté de majorité absolue au terme du second tour des élections municipales. L'union de la gauche, le Printemps marseillais, a obtenu 42 sièges en remportant quatre secteurs. Les Républicains en ont 39, avec trois secteurs. Pour faire pencher la balance, il faut donc s'allier. Mais difficile pour les deux camps de s'entendre avec le Rassemblement national, qui a obtenu neuf sièges. Le dissident de la droite, lui, ne pèse pas assez lourd avec ses trois sièges.

Reste donc la sénatrice et ancienne socialiste Samia Ghali, en rupture depuis des années avec sa famille politique, qui a les cartes en mains pour faire basculer la ville. Qu'attendent ses électeurs et militants des 15e et 16e arrondissements ? Le choix fait débat dans l'un de ses fiefs, le quartier de l'Estaque.

Si elle ne donne pas les voix à gauche, c'est qu'elle n'y comprend rien. C'est que c'est une vendue.

Gino, un Marseillais

à franceinfo

Gino et Robert penchent plutôt pour une alliance avec le Printemps marseillais : "Pour moi, Samia Ghali est de gauche. Logiquement, elle doit voter à gauche. Son cœur a toujours été plus ou moins PS, bien qu'elle soit partie maintenant. Mais je pense que ça va être dur." Ce qui complique la donne, en effet, c'est qu'au deuxième tour, le Printemps marseillais a maintenu sa liste, emmenée par le communiste Jean-Marc Coppola. "Coppola aurait dû se retirer, il ne l'a pas fait. Et donc là, il y a eu un antagonisme très très prononcé entre Samia Ghali et Coppola, qui ne s'est pas retiré", explique le Marseillais.

Alors, la réconciliation est-elle possible ? Pas sûr, si l'on écoute Aïcha, militante. Elle en veut au Printemps marseillais, qui s'est retiré dans le secteur voisin des 13e et 14e arrondissements, mais pas ici. "Eux, ils négocient pour le 13-14, il n'y a pas eu de problème pour les communes avoisinantes. Mais nous, on n'a pas le droit de le faire. Je suis désolée, non, je ne suis pas d'accord." Mais celle qui aura le dernier mot, c'est bien Samia Ghali qui, pour l'instant, reste silencieuse. Les 101 conseillers municipaux éliront le maire de la ville samedi.

Les états d'âme des électeurs de Samia Ghali, à Marseille : écoutez le reportage de Mathilde Vinceneux

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