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Municipales : les cinq questions-clés du second tour

A deux jours du second tour, francetv info vous résume les grands enjeux du scrutin.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Dans un bureau de vote de Nîmes (Gard), le 23 mars 2014. (  MAXPPP)

L'heure de vérité a sonné. Après un premier tour globalement défavorable à la majorité socialiste, les électeurs sont appelés aux urnes, dimanche 30 mars, pour le second tour des élections municipales. A deux jours du vote, francetv info vous résume les grands enjeux à l'aide de cinq questions-clés. 

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1A quelles conditions l'UMP pourra-t-elle vraiment crier victoire ?

L'une des premières questions va être de savoir combien de villes vont basculer à droite. Dans cette campagne, Jean-François Copé, le patron de l'UMP, s'est fixé un objectif précis. La France compte un peu plus d'un millier de villes de plus de 9 000 habitants, dont 55% sont dirigées depuis 2008 par le PS : le président de l'UMP veut inverser ce rapport de force. Pour ce faire, son parti doit reconquérir au minimum une cinquantaine de villes. 

Plus l'UMP dépassera cette jauge, plus sa victoire sera significative, et plus ses leaders pourront parler de "vague bleue". Or, selon différentes estimations réalisées à l'issue du premier tour, l'UMP serait en situation de faire basculer entre 60 et 80 villes.

2Combien de villes le PS va-t-il réussir à conserver ?

D'après une étude réalisée par Le Monde, le Parti socialiste pourrait à l'inverse perdre environ 90 villes, au premier rang desquelles se trouvent Amiens, Saint-Etienne, Tours... 

Ce qui constituerait alors une véritable déferlante bleue pourrait néanmoins être atténuée par la conservation de certaines villes-clés par le PS. C'est le cas de Reims, Strasbourg, Toulouse ou Angers, des villes que l'UMP veut à tout prix reprendre, mais où l'issue du scrutin apparaît incertaine. Si la gauche parvient à remobiliser son électorat dans ces villes-là, elle pourrait alors échapper à un naufrage. Comme en 1983, année où la sévère défaite du premier tour avait été atténuée par des résultats moins catastrophiques au second, grâce à une mobilisation de l'électorat de gauche.

Une attention toute particulière sera également portée sur Grenoble, où la liste du Parti socialiste, qui a recueilli 25,3% des voix au premier tour, risque d'être battue par la liste d'Europe Ecologie-Les Verts, arrivée en tête. 

3Après Hénin-Beaumont, le FN va-t-il remporter d'autres villes ?

L'un des autres enjeux majeurs du second tour se situe du côté du Front national. Après la victoire dès le premier tour de Steeve Briois à Hénin-Beaumont, d'autres villes vont-elles tomber dans l'escarcelle frontiste ? Dimanche, le parti de Marine Le Pen sera présent dans 329 communes.

Faute de front républicain ou de retraits de listes, il est en position de l'emporter dans dix-huit villes de plus de 1 000 habitants. Ses chances les plus sérieuses se trouvent à Béziers (Hérault), Saint-Gilles (Gard), Fréjus (Var), Forbach (Moselle), Brignoles (Var), Beaucaire (Gard), Le Luc (Var), Hayange (Moselle) ou encore Villers-Cotterêts (Aisne). Le septième secteur de Marseille pourrait également tomber dans les mains du FN.

4Une surprise peut-elle survenir à Paris ou Marseille ?

Dimanche soir, les regards se porteront aussi sur Paris et Marseille, évidemment. L'UMP voulait reconquérir la capitale, le PS espérait faire basculer la cité phocéenne. Mais les résultats du premier tour ont montré que, dans un cas comme dans l'autre, l'étiquette politique des deux plus grandes villes de France ne devrait pas évoluer. Ce qui n'empêche pas Nathalie Kosciusko-Morizet et Patrick Mennucci de continuer à croire à une surprise, aussi improbable soit-elle. Les deux challengers parviendront-ils à déjouer tous les pronostics ? 

5Quelles conséquences pour la suite du quinquennat ?

Dès dimanche soir, toutes ces questions déboucheront sur un autre enjeu, et pas des moindres : les conséquences des élections municipales sur la politique nationale. Un remaniement devrait intervenir très vite, sans doute avant le prochain Conseil des ministres, prévu mercredi 2 avril. Jean-Marc Ayrault sera-t-il remercié, et si oui, par qui sera-t-il remplacé ? Le gouvernement, qui compte actuellement 37 ministres, sera-t-il resserré ? Pour l'instant, il existe autant d'articles de presse que d'hypothèses différentes.

Sur le fond, François Hollande va-t-il procéder à un changement de cap ? Le chef de l'Etat n'a pas attendu le second tour pour déclarer que l'exécutif devait "entendre les Français" et "tirer une leçon" du scrutin, "celle de travailler au redressement du pays avec plus de rapidité, plus de force, plus de cohérence et de justice sociale". L'aile gauche du PS et les alliés d'EELV l'exhortent déjà à revoir sa politique pro-entreprise, et à lâcher du lest en matière de fiscalité sur les ménages. Après avoir systématiquement refusé de s'engager dans cette voie depuis deux ans, afin de tenir ses engagements budgétaires passés à Bruxelles, le président de la République changera-t-il subitement de position ? Une "mesure fiscale" pour les ménages serait à l'étude. Mais pour le changement de cap, rien n'est moins sûr.

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