"On n'a pas assez identifié l'impact" de l'Europe "sur l'avenir des politiques environnementales", regrette Réseau Action Climat

Le réseau d'associations a scruté les programmes des candidats aux élections européennes du 9 juin en matière d'environnement et distribué de bons points à gauche et des mauvaises notes à droite.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Caroline François-Marsal, responsable Europe de Réseau Action Climat, le 28 mai 2024. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"On n'a pas assez identifié en France que l'échelon européen avait autant d'impact sur l'avenir des politiques climatiques et environnementales", regrette mardi 28 mai sur France Inter Caroline François-Marsal, responsable Europe de Réseau Action Climat. Alors que les élections européennes doivent se tenir le 9 juin, ce collectif d'associations juge "étonnant" que "le climat ne prenne pas plus de place dans le débat électoral" alors que "80% des législations environnementales françaises proviennent du droit européen".

Sa responsable Europe observe "une tendance à rétrécir le débat entre le RN et Renaissance", deux partis qui, selon elle, "ne font pas forcément du climat et de l'environnement une priorité dans leur programme, alors que c'est le cas pour" le PS-Place publique, LFI et Les Écologistes. 

À deux semaines des élections européennes, le Réseau Action Climat a donc décrypté les programmes des listes du PS-Place publique, des Écologistes, de La France insoumise, du PCF, de Renaissance, des Républicains, de Reconquête et du Rassemblement national. Ce collectif d'associations a classé ces listes selon leurs propositions sur "l'indépendance énergétique, les transports moins polluants et accessibles, l'alimentation et l'agriculture durables, l'accompagnement des ménages et des emplois face à la transition écologique, la transformation de notre consommation et de notre production, la nature et la santé, le financement de la transition écologique, la démocratie et la transparence".

Le RN et Reconquête obtiennent les moins bonnes notes avec des propositions jugées majoritairement "néfastes" dans ces domaines. Les Républicains et Renaissance ont des "propositions inefficaces" et le PCF des "propositions incomplètes", selon le collectif. Réseau Action Climat assure enfin que le PS, LFI, Les Écologistes se montrent bons élèves avec des propositions jugées "efficaces". De manière générale, Caroline François-Marsal retrouve dans les programmes de ces partis les "tendances de vote observés sous la mandature écoulée". La responsable Europe de ce réseau d'associations note une certaine "cohérence" pour "les partis moteurs de l'ambition", à savoir les partis de gauche et retrouve du côté de l'extrême droite une "opposition constante à toute ambition environnementale".

Des mesures de "justice sociale" notables à gauche

Dans le détail, Caroline François-Marsal observe ainsi que Reconquête et le Rassemblement national "attaquent frontalement les acquis environnementaux" négociés lors de la précédente mandature européenne. Elle accuse ces partis d'extrême droite de vouloir "abolir dans son entièreté le Pacte Vert" en ciblant, par exemple, "la fin de vente des véhicules thermiques neufs d'ici 2035" ou en voulant "assouplir la directive qui accélère la rénovation thermique des bâtiments".

La responsable Europe de Réseau Action Climat juge par ailleurs "étonnant" que Les Républicains "soutiennent la neutralité climatique pour 2050" mais ne "se donnent pas vraiment les moyens d'atteindre cet objectif". Caroline François-Marsal considère même que la droite propose "des reculs, notamment sur la fin de vente des véhicules thermiques neufs". Pourtant, "sous cette mandature, ils ont su soutenir des textes, comme la directive sur l'efficacité énergétique", s'étonne-t-elle. La responsable Europe du collectif se montre également surprise par les propositions de la majorité présidentielle. "On aurait pu s'attendre à une ambition sur l'environnement supérieure, parce qu'ils ont été capables de défendre des textes clé sous cette mandature, comme la loi sur la restauration de la nature, [mais] dans leur programme, il n'y a pas du tout de mention de cet enjeu", regrette-t-elle.

Caroline François-Marsal salue en revanche les propositions de la gauche, évoquant, par exemple, "les montants conséquents" promis par Les Écologistes "pour financer la protection et la préservation de la biodiversité". "On trouve aussi des mesures de justice sociale pour déployer la transition écologique, ce qui est une des conditions pour sa réussite", se réjouit la responsable Europe de Réseau Action Climat, qui cite "la mise en place d'un impôt sur la fortune climatique et sociale proposée par les trois listes" PS-Place publique, LFI et Les Écologistes.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.