Débat de la présidentielle : le directeur général d'Ipsos "pas certain que dans sa prestation d'hier soir Marine Le Pen ait réussi vraiment à élargir sa base"

Pour Jean-François Doridot, le directeur général d'Ipsos Public Affairs interrogé sur franceinfo jeudi 21 avril, "on a eu l'impression que Marine Le Pen s'adressait davantage à son électorat qu'à celui de Mélenchon" lors du débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle ce mercredi. "C'est ça, le but d'un débat de second tour, c'est d'élargir sa base par rapport au premier tour", et pour Jean-François Doridot, il n'est "pas certain que dans sa prestation d'hier soir Marine Le Pen ait réussi vraiment à élargir sa base".

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franceinfo : Marine Le Pen a-t-elle réussi à convaincre lors du débat de second tour ?

Jean-François Doridot : Ce n'est pas évident de le savoir. Vu les résultats du premier tour, si elle espère l'emporter dimanche prochain, Marine Le Pen doit convaincre un certain nombre d'abstentionnistes de venir voter pour elle. Et puis, convaincre aussi l'électorat de Jean-Luc Mélenchon de ne pas voter Macron et de voter autant, voire plus pour elle. Je ne suis pas certain que dans sa prestation d'hier soir, elle ait réussi vraiment à élargir la base. C'est ça le but d'un débat de second tour, c'est d'élargir sa base par rapport au premier tour. Et on a eu l'impression quand même que Marine Le Pen s'adressait davantage à son électorat qu'à celui de Mélenchon ou même aux abstentionnistes.

Et sur qui ce débat d'entre-deux-tours, a eu le plus d'influence ? Sur les indécis ?

Sur les indécis qui sont encore 13% dans notre enquête. On est déjà sur une élection qui mobilise moins que d'habitude.

"On a une audience qui est moins forte et j'ai un tout petit peu peur que finalement le vainqueur de ce débat, ce soit les abstentionnistes."

Jean-François Doridot, directeur général d'Ipsos Public Affairs

à franceinfo

Les partisans de Macron sont confortés dans leur position, pareil pour Marine Le Pen. Mais les gens qui hésitent à aller voter se disent que finalement, les reproches qu'ils peuvent faire à Emmanuel Macron sur son arrogance restent, les reproches qu'ils peuvent faire à Marine Le Pen sur son manque de présidentialité restent aussi. Et donc que finalement ça ne vaut pas le coup de se déplacer dimanche prochain.

Dans votre enquête, quelle question posez-vous aujourd'hui aux Français ?

Des questions simples : leur demander, notamment ce qui a été le plus convaincant dans ce débat. Mais à mon avis, l'indicateur le plus important à suivre, c'est notamment l'intention d'aller voter le dimanche. Je pense que les effets de ce débat seront davantage sur la participation que sur le rapport de force entre les deux finalistes.