François Fillon souhaite fixer la majorité pénale à 16 ans
Le candidat de la droite à la présidentielle l'a annoncé, mercredi. Il veut lutter plus efficacement contre la délinquance des mineurs, ce que "notre arsenal pénal", selon lui, ne permet pas.
François Fillon a annnoncé, mercredi 15 février, vouloir abaisser la majorité pénale à 16 ans. "Les individus de 16 ou 17 ans profitent de la clémence du système", a-t-il écrit dans un communiqué.
Pour le candidat de la droite à la présidentielle, il faut "en finir avec un système qui ne fonctionne pas. C'est pourquoi je propose de fixer désormais la majorité pénale à 16 ans", poursuit-il, en allusion "aux récents évènements survenus en Seine-Saint-Denis".
Il a formulé oralement cette proposition en arrivant mercredi après-midi à Compiègne (Oise) : "Quand on a 16 ou 17 ans, qu'on attaque un policier, on doit savoir qu'on finira en prison", a-t-il déclaré à la presse, aux côtés du député sarkozyste Eric Ciotti.
Etablissements spécialisés pour mineurs
"L'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, bien que modifiée maintes fois, ne permet pas d'apporter une réponse proportionnée aux actes de délinquance commis par des individus de 16 ou 17 ans", a écrit l'ancien Premier ministre dans son communiqué.
"Ces jeunes délinquants, lorsqu'ils seront condamnés à des peines de prison, seront incarcérés dans des établissements spécialisés pour mineurs pour les protéger des contacts avec des prisonniers adultes. Cela sera rendu possible par la création de 16 000 nouvelles places de prison déjà prévue dans mon programme", a-t-il par ailleurs ajouté.
Volte-face
Un abaissement de la majorité pénale à 16 ans était une des propositions de Nicolas Sarkozy, mais cela ne figurait pas dans le programme de François Fillon. En effet, comme le rappelle L'Express, à la mi-janvier, l'ancien Premier ministre "ne prône pas de porter la majorité pénale à 16 ans - ce qui serait, selon lui, le prélude à l'abaissement de la majorité citoyenne à 16 ans, qu'il ne souhaite pas davantage".
Joint par franceinfo, Bernard Reynès, député des Bouches-du-Rhône, dans la commission sécurité de François Fillon explique ce revirement : "Ce n'était pas un point dans son programme mais on lui a proposé mardi en commission. Je suis ravi de voir qu'il se range parfois aux avis pertinents de la commission". Il assure que cette proposition n'a pas été prise avec l'affaire Théo. Pour lui, "il s'agit de sortir de l'illusion que le mineur, c'est celui de 1945". Il pointe aussi "l'incapacité depuis 20-30 ans à réformer le code pénal des mineurs". Et d'assurer : "C'est une mesure pragmatique qui n'implique pas que la majorité civile soit à 16 ans."
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