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Jean-Luc Mélenchon demande aux Français de l"'élire Premier ministre", son appel à l'Union populaire déjà critiqué à gauche

Fort de son score au premier tour de l'élection présidentielle, le chef de file de la France Insoumise se projette vers les législatives. Mais les négociations à gauche s'annoncent conflictuelles.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un affiche de campagne d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle 2022 recouverte d'un autocollant de Jean-Luc Mélenchon, à Paris, le 19 avril 2022. (JOEL SAGET / AFP)

Il est l'homme fort de cette élection présidentielle. Mais combien de temps va-t-il le rester ? Jean-Luc Mélenchon a donné sa première interview, dix jours après le premier tour de l'élection présidentielle. Arrivé troisième, le leader de la France Insoumise a avoué n’être pas sorti indemne du scrutin où il n’est pas passé loin de la qualification. Mais selon lui, il était venu aussi se projeter dans un autre combat. Et ce ne sera pas une mince affaire. 

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"Je demande aux Français de m'élire Premier ministre" en votant pour une "majorité d'Insoumis" et de "membres de l'Union populaire" aux élections législatives de juin, a déclaré mardi Jean-Luc Mélenchon, troisième homme au premier tour de la présidentielle. 

Le chef de file des Insoumis, qui a rassemblé 21,95% des voix le 10 avril, a précisé qu'il briguerait ce poste, que le président de la République élu dimanche soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. "Je serai le Premier ministre, pas par la faveur de M. Macron ou de Mme Le Pen, mais par les Français qui m'ont élu", a-t-il dit sur BFMTV, lors de sa première prise de parole depuis le soir du premier tour.
Jean-Luc Mélenchon vise donc à imposer une cohabitation au futur vainqueur de la présidentielle. 

"Mélenchon n'aura pas un hologramme dans chaque circonscription"

Estimant que les élections législatives des 12 et 19 juin constitueront un "troisième tour", le député des Bouches-du-Rhône, qui n’est pas encore sur de se représenter lui-même ,demande donc aux Français, tend la main à gauche : "J'appelle tous ceux qui veulent rejoindre l'Union populaire à se joindre à nous pour cette belle bataille. Il y a donc un troisième tour, il n'y a pas seulement un deuxième tour". Pour y arriver, il fait donc appel aux différentes forces, sans exclusive : communistes, NPA, écologistes, Jean Lassalle et même aux socialistes, avec qui il entretient pourtant des relations très conflictuelles. "Ca veut dire tout le monde. Et s'il y a des socialistes qui disent : 'écoutez, on a compris la leçon cette fois-ci. On est d'accord sur la stratégie d'Union populaire, on est d'accord sur le fait que le camarade Mélenchon sera le premier ministre si nous gagnons...' Et bien, tout va bien !", a-t-il détaillé.

Sauf que l’appel risque de faire "pschitt". Ainsi, dès mercredi soir, cette parlementaire socialiste très en vue exprime des doutes sur la stratégie : "Mélenchon n'aura pas un hologramme de lui dans chaque circonscription. Les législatives, c’est une incarnation locale". Cette autre élue écologiste, elle-même candidate, s’interroge : "Ca veut dire que nous devons défendre le programme de l’union populaire ?", sous-entendant qu’il n’en est pas question. Les conditions posées par les Insoumis risquent fort de refroidir les négociations d'ores et déjà entamées.

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