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Présidentielle 2022 : qui sont les cinq candidats déclarés à droite ?

Le parti Les Républicains prévoit de désigner un candidat pour l'élection suprême d'ici novembre.

Article rédigé par franceinfo
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Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, le 19 février 2019, lors d'une visite dans une usine à Crespin (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Ils sont cinq officiellement en lice : quatre hommes et une femme déterminés à rassembler autour de leur candidature les forces de la droite et d'une partie du centre en vue de la présidentielle de 2022. Alors que plusieurs ténors du parti Les Républicains ont décidé de passer leur tour, à l'instar de Laurent Wauquiez, d'autres figures de la droite ont déjà déclaré leur candidature. C'est le cas de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, et, depuis jeudi 26 août d'Eric Ciotti et Michel Barnier.

Les Républicains doivent tenir un congrès le 25 septembre, au cours duquel ils statueront sur l'organisation d'une éventuelle primaire en automne. Une option que le président des Hauts-de-France refuse par avance. Franceinfo passe en revue les candidats.

Xavier Bertrand

Son parcours. Il est le premier à avoir déclaré sa candidature, en mars, et fait la course en tête des sondages parmi les personnalités de droite. Xavier Bertrand, qui a quitté LR depuis 2017, peut se tarder d'une solide expérience. Engagé en politique dès l'âge de 16 ans, il a grimpé les divers échelons, occupant les fonctions de conseiller régional, de député, de maire, et surtout de ministre de la Santé entre de 2005 à 2007, puis de ministre du Travail entre 2007 et 2012. Il a été réélu en juin à la tête de la région des Hauts-de-France en s'imposant face au Rassemblement national.

Ce qu'il propose. Xavier Bertrand refuse toute primaire et souhaite s'imposer comme le candidat naturel de la droite. L'élu veut jouer sur son image d'homme de terrain pour s'imposer comme celui capable de répondre aux enjeux nationaux et faire front face au Rassemblement national. L'édile se présente aussi comme l'anti-Macron, accessible. Comme Nicolas Sarkozy, dont il était très proche, il met l'accent sur la "valeur travail" et sur le régalien. Il prône également des "réformes en profondeur", notamment sur la question de l'assurance-chômage et se veut intransigeant face à l'islamisme, souhaitant notamment en interdire le salafisme.

Valérie Pécresse

Son parcours. Ex-conseillère du président Chirac, Valérie Pécresse est une figure incontournable de la droite. Réélue à la tête de sa région Île-de-France, elle peut également se targuer d'avoir été députée et d'avoir occupé des fonctions gouvernementales : elle était ministre de l'Enseignement supérieur (2007-2011), puis du Budget (2011-2012) tout en étant porte-parole du gouvernement, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. En 2019, elle quitte LR et fonde le mouvement "Libres !" qu'elle préside. 

Ce qu'elle propose. Dans une interview au Figaro (article pour les abonnés) en juillet, dans laquelle elle a déclaré sa candidature à la présidence de la République, Valérie Pécresse expliquait vouloir "restaurer la fierté française" et "remettre le pays en ordre", notamment en apportant une réponse ferme à l'immigration. L'objectif affiché est semblable à celui de Xavier Bertrand : se positionner en élu de terrain pour tirer son épingle du jeu. Interrogée sur TF1, elle s'est décrite comme "beaucoup plus réformatrice qu'Emmanuel Macron", estimant par ailleurs avoir "beaucoup plus de crédibilité que Marine Le Pen". Elle incarne une droite économiquement libérale, que certains jugent trop proche de l'offre proposée par le chef de l'Etat.

Valérie Pécresse entend se distinguer aussi de Xavier Bertrand : "Même si on partage les mêmes valeurs, je pense qu'on a des idées qui nous différencient, moi je pense qu'un pays sans justice, un pays avec une éducation qui flanche, un pays avec une hyperbureaucratisation, ça ne marche pas", a-t-elle déclaré mi-août lors d'un déplacement à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Philippe Juvin

Son parcours. C'est l'outsider du groupe : Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou à Paris et maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) depuis 2001. Il s'est retrouvé sur le devant de la scène médiatique en 2020 du fait de l'épidémie de Covid-19. Il se fait connaître du grand public pour son franc-parler et ses critiques de la gestion de la crise sanitaire par les pouvoirs publics dans les médias, reproches qu'il condense dans un ouvrage sorti en janvier 2021 et intitulé : Je ne tromperai jamais leur confiance. Cependant, à droite, le médecin est loin d'être un inconnu : en 2007 puis en 2016, il a préparé le programme santé du candidat Nicolas Sarkozy, rappelle le magazine L'Obs. Il dirige par ailleurs la fédération LR des Hauts-de-Seine et a été député européen.

Ce qu'il propose. Philippe Juvin se présente comme le candidat des "services publics" et compte mettre en avant son rôle de médecin comme gage de sa capacité à répondre aux enjeux actuels. "Je revendique le fait d'être à la fois élu et médecin, donc connecté à la réalité", déclarait-il dans les colonnes du Figaro (article pour les abonnés) en juillet, en annonçant sa candidature. Il y explique qu'il souhaite unir la droite et le centre dans un projet commun, dont il liste trois premières pistes : une "baisse d'impôts massive, un plan d'égalité des territoires - pour un euro versé aux villes (...) un euro pour les campagnes et le transfert de nouveaux pouvoirs aux collectivités locales, notamment en matière de santé et de sécurité".

Eric Ciotti

Son parcours. Eric Ciotti a créé la surprise en annonçant jeudi sa candidature à la primaire. Actuellement président de la Commission nationale d'investiture de LR, le député des Alpes-Maritimes est l'une des principales figures de la droite dans le Sud-Est. Il a commencé sa carrière politique comme collaborateur parlementaire de Christian Estrosi dans les années 1980. Le Niçois, qui occupe depuis 2018 le poste de questeur à l'Assemblée nationale, est à la tête de la puissante fédération LR de son département. Il est coutumier des prises de parole et des propositions sur les thématiques sécuritaires et migratoires.

Ce qu'il propose. "Mon cap est à droite et mon objectif est simple : que la France reste la France", a-t-il affirmé jeudi pour justifier sa candidature sur BFMTV et RMC. Eric Ciotti a expliqué vouloir "porter un projet pour plus d'autorité, plus de liberté, plus d'identité" et a évoqué à cette occasion quelques propositions, notamment sur l'un de ses sujets favoris, l'immigration. "Je proposerai l'inscription dans la Constitution de nos origines chrétiennes", a-t-il déclaré, précisant qu'il souhaitait également revenir "sur le droit du sol au profit du droit du sang".

Michel Barnier

Son parcours. Connu comme l'ex-négociateur du Brexit, Michel Barnier possède une longue et solide expérience politique, aussi bien nationale qu'internationale. A 70 ans, il a été député, sénateur et commissaire européen à deux reprises. Le Savoyard a également occupé plusieurs fonctions ministérielles dans des gouvernements de droite, notamment à l'Environnement, l‘Agriculture ou encore aux Affaires européennes, sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.

Ce qu'il propose. Michel Barnier, qui a officialisé sa candidature jeudi sur TF1, souhaite "être le président d'une France réconciliée". Il place le travail, le mérite et l'autorité de l'Etat, la décentralisation comme des thèmes majeurs de son programme. Il explique au Figaro (article pour les abonnés) vouloir être un président qui "doit entraîner, rassembler, relever la ligne d’horizon mais il ne peut pas tout faire seul". Fort de son expérience européenne, il entend répondre aux défis "de la sécurité écologique", de la compétitivité économique, et aux questions migratoires. Il a notamment plaidé, sur TF1, pour l'instauration d'un "moratoire" de trois à cinq ans en matière d'immigration, et promis de "rétablir l'autorité de l'État"

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