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Présidentielle : comment une élue écologiste a été expulsée d'une conférence de presse de Marine Le Pen

La conseillière municipale EELV avait interrompu la réunion en brandissant une pancarte. Une vidéo la montre plaquée au sol puis traînée au sol. Selon nos informations, un policier et un membre du service de sécurité du RN sont intervenus.

Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une élue écologiste et membre du "collectif Ibiza" évacuée d'une conférence de presse de Marine Le Pen, le 13 avril 2022. Elle avait brandi un panneau en forme de cœur montrant Marine Le Pen et Vladimir Poutine. (YOAN VALAT / MAXPPP)

Qui a expulsé une élue écologiste de la conférence de presse de Marine Le Pen mercredi 13 avril, dans l'après-midi, à Paris ? Cette conseillière municipale EELV de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a interrompu l'intervention de la candidate du Rassemblement national consacrée à la politique étrangère en brandissant une pancarte en forme de cœur sur laquelle on pouvait voir une photo de Marine Le Pen aux côtés de Vladimir Poutine. La scène, qui a été filmée, se termine par l'image de l'écologiste traînée au sol jusqu'à l'extérieur de la salle.

Selon Marine le Pen, les responsables de l'exfiltration de cette élue écologiste, sont "les policiers de monsieur Darmanin [Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur]". "Il faut s'adresser à monsieur Darmanin parce que moi, je n'y suis pour rien, a poursuivi la candidate du Rassemblement national sur BFMTV, mercredi soir. Ce sont les services de protection des personnalités. Vous imaginez bien que ce n'est pas moi qui leur donne ni des instructions ni des consignes sur leurs méthodes d'intervention. Mais voilà, je n'y suis absolument pour rien." Le ministre de l'Intérieur lui a répondu sur Twitter : "Ayez l'honnêteté de dire que l'individu est un membre de votre service d'ordre privé". 

En réalité, on voit d'abord un homme mettre la militante écologiste au sol et il s'agit bien d'un policier appartenant au Service de la protection (SDLP) de la police nationale, chargé notamment d'assurer la sécurité de personnalités politiques. En revanche, l'homme avec une barbe blanche qui exfiltre ensuite la militante en la traînant par terre fait, lui, bien partie du service d'ordre du Rassemblement national. Il occupe cette fonction depuis plusieurs années même, comme le confirment d'anciennes vidéos ou photos d'événements du RN où il apparaît.

Vidéo postée sur le compte Twitter de l'UEJF le 1er mai 2019 montrant l'évacuation de quelques uns de ses militants lors d'une réunion du Rassemblement national à Metz. L'homme au centre de l'image est le même que celui qui a participé à l'évacuation d'une élue écologiste d'une conférence de presse de Marine Le Pen, le 13 avril 2022. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Une militante Femen évacuée d'une conférence de presse de Marine Le Pen le 23 février 2017. L'homme à droite de l'image est le même que celui qui a participé à l'évacuation d'une élue écologiste d'une conférence de presse de Marine Le Pen, le 13 avril 2022. (BERTRAND GUAY / AFP)

Extrait d'un reportage diffusé par "C à vous" montrant l'intervention du service d'ordre de Marine Le Pen au salon de l'Agriculture, le 2 mars 2017. L'homme au centre de l'image est le même que celui qui a participé à l'évacuation d'une élue écologiste d'une conférence de presse de Marine Le Pen, le 13 avril 2022. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Mercredi soir, le président du Rassemblement national par intérim, Jordan Bardella, en a convenu lui-même sur le plateau de France 2 dans un débat qui l'opposait... à Gérald Darmanin.

Le SDLP a décidé de mettre fin à la mission du policier auprès de Marine Le Pen. Il a été changé de mission en raison de la "rupture de confiance" engendrée par les propos de MLP, "à son égard et à tort", précise le ministère de l'Intérieur à franceinfo. "Quand il y a une mise en cause publique, on ne peut pas imaginer ne pas agir". Il sera donc chargé de la protection d'une autre personnalité.

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