Présidentielle : l'équipe de Yannick Jadot a proposé d'offrir 150 000 euros à la Primaire populaire, mais dément avoir voulu "arrêter" son déroulement
"Le truc était de dire : 'Si vous vous sentez obligés de continuer le processus pour des raisons financières (...), il ne faut pas que cette raison financière soit la raison pour laquelle vous continuez", justifie dans Mediapart un proche de Yannick Jadot.
Une proposition embarrassante ? Le directeur de campagne de Yannick Jadot, l'eurodéputé Mounir Satouri, a évoqué avec les organisateurs de la primaire populaire la possibilité de leur offrir 150 000 euros avant le vote de cette dernière, révèle Mediapart (article réservé aux abonnés), vendredi 11 février.
La scène s'est déroulée dans un restaurant à Paris le 1er octobre, trois jours après la victoire de Yannick Jadot à la primaire des écologistes, en présence de Mounir Satouri et de Sabrina Sebaihi, respectivement porte-parole du candidat EELV et co-secrétaire fédérale du Val-de-Marne, et des organisateurs de la Primaire populaire Mathilde Imer et Samuel Grzybowski, rapporte le site d'informations.
"J'avais entendu (...) que la Primaire populaire avait un souci de financement. J'ai posé la question de manière cash, directe, en disant : 'Il m'a été rapporté que vous aviez des difficultés de financement. Autour de 150 000 euros. Est-ce que c'est vrai ? Et si c'est vrai, je suis prêt à ce qu'on en discute'", assure Mounir Satouri à Mediapart. En cas de coup de pouce, auraient-ils dû mettre fin au processus de la primaire ? "Sans doute", concède le directeur de campagne de Yannick Jadot au site, qui évoque également avoir dans l'idée à ce moment-là que Mathilde Imer et Samuel Grzybowski puissent "animer un projet de participation autour de la primaire écolo".
Une "idée" et non une "proposition"
Mais ces derniers déclinent l'offre du cadre de la campagne. "La porte est fermée et on passe à autre chose", estime donc Mounir Satouri, qui assure que cet échange relevait de "l'idée" et non d'une "proposition", puisque la discussion "n'a pas été au bout".
"Le truc était de dire : 'Si vous vous sentez obligés de continuer le processus pour des raisons financières, parce que vous avez engagé de l’argent, il ne faut pas que cette raison financière soit la raison pour laquelle vous continuez un truc qui, manifestement, ne répond plus aux besoins.' (...) Ce n'est pas du tout proposer de l'argent pour arrêter", rétorque à Mediapart Alexis Braud, proche conseiller de Yannick Jadot. Selon Mounir Satouri, ni Yannick Jadot, ni son bras droit, ni le trésorier de la campagne ou le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, n'étaient à ce moment-là au courant de cette discussion.
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