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Euro, éthique, handicap... Ce qu'il faut retenir de l'accord entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan

La candidate du FN et le fondateur de Debout la France ont dévoilé leur "alliance patriote et républicaine", formalisée dans un texte listant plusieurs propositions communes.

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen officialisent leur accord de gouvernement, samedi 29 avril 2017 à Paris, au cours d'une conférence de presse commune. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont officialisé leur "alliance patriote et républicaine" lors d'une conférence de presse commune, samedi 29 avril, à Paris. La candidate du Front national a profité de l'occasion pour annoncer qu'elle confierait la fonction de Premier ministre au fondateur de Debout la France, en cas de victoire au second tour de la présidentielle. "Patriotisme humaniste", "patriotisme pragmatique", "patriotisme juste"... Les deux responsables ont également dévoilé un texte organisé en six points, dont franceinfo résume l'essentiel.

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La sortie de l'euro mise en veilleuse

C'était l'une des propositions-phares de la candidate du FN. Désormais, la sortie de l'euro n'est plus considérée comme "un préalable à toute politique économique". La question, d'ailleurs, ne figurait pas dans la profession de foi de la candidate, publiée la veille. Cette mise en veilleuse signe la victoire du camp de Marion Maréchal-Le Pen sur celui de Florian Philippot, écrit Le Figaro, alors que la question a longtemps divisé en interne. L'idée n'est pas abandonnée pour autant. "Le calendrier sera adapté aux priorités et défis immédiats" et "tout sera fait pour organiser sereinement la transition de la monnaie unique vers une monnaie commune".

Pas de délai de carence pour les étrangers à l'école

Marine Le Pen souhaite instaurer un délai avant qu'un étranger arrivé légalement en France puisse bénéficier de l'accès gratuit à des droits sociaux. En décembre, sur les Champs-Elysées, elle avait étendu ce principe aux "enfants d'étrangers en situation régulière", en réclamant que "l’accès à la gratuité de l’école ne soit autorisé qu’après un délai de carence". Ce point, toutefois, n'a pas été retenu dans son programme présidentiel. Et lors de sa déclaration commune avec Nicolas Dupont-Aignan, la candidate du FN a enterré pour de bon l'idée : le délai de carence "ne concernera pas l'école", est-il écrit, car il convient de défendre "l'intérêt des Français sans faire peser sur l'école et les enfants les querelles politiques".

La reconnaissance du vote blanc

Lors de la présentation, Nicolas Dupont-Aignan a notamment insisté sur la "reconnaissance du vote blanc", un thème qu'il défend depuis longtemps – "s’il est majoritaire, le scrutin est reporté et les candidats battus ne peuvent pas se représenter", écrivait-il dans son programme. Il est sans doute à l'origine de ce point de l'accord, car la reconnaissance du vote blanc ne figurait pas jusqu'ici dans le programme de Marine Le Pen.

Une hausse de l'allocation aux adultes handicapés

Le projet prévoit "une part fiscale complète pour chaque enfant en situation de handicap", contre une demi-part actuellement. L'accord précise que la revalorisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) "sera à hauteur de 200 euros pour garantir que leur revenu se hisse au-dessus du seuil de pauvreté". Actuellement de 810 euros pour un bénéficiaire sans ressource, son montant maximum serait donc porté à 1 010 euros par mois. Cette disposition figurait déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais la revalorisation n'était pas chiffrée.

La taxe sur les importations ajustée

La contribution sociale sur les importations, fixée à 3% dans le programme initial de Marine Le Pen, est revisitée. Ne concernant plus "que les produits qui concurrencent déloyalement la production française", elle sera de 3% "en moyenne" et "nulle pour les produits respectant parfaitement la loyauté du commerce [puis] plus élevée à mesure que cette concurrence apparaît déloyale".

Une loi pour une politique plus "éthique"

L'accord prévoit, "dès les premières semaines du quinquennat", la mise en place d'une "grande loi éthique" destinée à "renouveler les pratiques politiques". Ce texte comprendra un volet de "lutte cotre les conflits d'intérêts" et "l'exigence d'un casier judiciaire vierge" pour se présenter à une élection.

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