Résultats présidentielle 2022 : "Ce n'est pas à moi de financer les dégâts", s'agacent des électeurs LR appelés aux dons
Alors que Valérie Pécresse a lancé lundi un appel aux dons pour financer le remboursement de ses frais de campagne au premier tour de l'élection présidentielle, une partie des adhérents Les Républicains refusent de verser un centime.
"J'ai besoin de votre aide d'urgence d'ici le 15 mai pour boucler le financement de cette campagne présidentielle." La candidate Les Républicains au premier tour de l'élection présidentielle, Valérie Pécresse, a lancé un appel aux dons lundi 11 avril après son score catastrophique au scrutin. Avec seulement 4,78% des voix - un score historiquement bas pour le parti - Les Républicains ne seront pas remboursés de leurs frais de campagne car il faut pour cela atteindre 5% des suffrages. Il manque donc sept millions d'euros au parti et l'ex-candidate est-elle même personnellement endettée à hauteur de cinq millions.
Or, une partie des adhérents et sympathisants LR se refusent à lui apporter un don. À Nice, c'est par exemple le cas de Franck, dont Valérie Pécresse était la candidate de cœur : "Ça correspond à mes idées." Ce sympathisant LR depuis dix ans ne compte pourtant pas débourser un centime pour l'aider. "Je paie déjà beaucoup d'impôts car je suis une profession libérale. Je suis désolé mais ils prennent leurs responsabilités", tranche-t-il.
"Ils s'engagent dans une voie politique et savent qu'ils peuvent perdre. Elle le sait à l'avance, donc elle paye."
Franck, sympathisant Les Républicains depuis dix ans.à franceinfo
"Ils font ce qu'ils veulent, mais je ne suis pas d'accord du tout !" : Georges, un laborantin à la retraite, ne veut pas non plus entendre parler de cet appel aux dons. C'est également le cas de Louis Barone. "Je ne vais pas soutenir le parti Les Républicains aujourd'hui. Je suis adhérent, certes, mais ce n'est pas à moi de financer les dégâts d'une campagne", estime cet homme de 19 ans, qui a voté pour la première fois dimanche.
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Il est pourtant engagé auprès des jeunes LR dans les Alpes-Maritimes et a pris sa carte du parti en 2019. "Elle a maintenant une dette qu'elle doit rembourser. J'espère qu'elle aura des dons mais ça ne sera pas mon cas." Il dit pourtant avoir conscience que c'est la survie politique et financière du parti qui se joue mais pense qu'il peut traverser cela. "J'espère que le parti va réussir à se relever par le biais des législatives. Localement, il y a encore des personnalités à droite et, surtout, des idées : David Lisnard, Éric Ciotti. Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau...", liste-t-il. Et au-delà des prochaines législatives, il donne déjà rendez-vous en 2027.
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